Dear Friends, somehow, this post had to be written in French. As usual, all you need is to ask and I will add the English version. As I’m really posting from the ricefields outbacks of Thailand, at the Laos border, I will post my text and add photos and links as soon as I can. Please bear with me, Internet is EXTREMELY slow out here…Cheers from Nadee!
Les amis, je vous écris du bout du monde, au milieu des rizières dans le soleil couchant du petit, tout petit village de Nadee.
Comment la citadine ultra sophistiquée que j’ai toujours été va-t-elle s’adapter à ce petit monde pendant les deux prochaines semaines ? Quel pari fou contre moi-même ai-je été mener ? Pourquoi écrire cet article en français ? Autant de bonnes questions et de plein d’autres qui me viennent sans que je puisse fournir de réponse !
Tout est né du projet de conférence de Fernand de Varennes.
Lorsqu’il m’a parlé de la Thaïlande et de Chiang Mai, j’ai immédiatement et instinctivement décidé de venir, non pas simplement à sa conférence, mais de m’installer ici pour quelques mois. 6 au départ, puis 4 et pour finir trois mois !
J’ai d’ailleurs loué un appartement dans le meilleur quartier de Chiang Mai, dans le saint-des-saints des expats, le Twin Peaks condo (click on the link)
à un jet de pierres du Shangri-Là Hotel
Puis très vite, dès juillet 2011, lorsque mon projet d’année sabbatique s’est dessiné, je me suis dit que je ne pouvais pas simplement faire la touriste, même si le premier mois était destiné à écrire mon papier pour la conférence de Fernand. En fait, j’ai fait la Falang ( ou Farrang, mot non pas tiré de l’anglais foreign comme je l’avais cru au départ, mais du français…France !) goutant à tous les mets épicés, profitant du festival des lanternes et du bazar de nuit et accessoirement découvrant le Laos, pays avec lequel je me suis découvert un tas de tendres affinités inexplicables ou peut-être si…très explicables. Rencontrer les bonnes personnes au bon moment, visiter Luang Prabang avec un bon compagnon, tout ceci fait certainement partie des explications…
Ce bon compagnon s’étant avéré avoir besoin d’un coup de main pour monter sa conférence, ma préparation de papier s’est rapidement transformée en préparation de conférence, mais ceci a fait l’objet d’un autre article de mon blog (click on link)
Donc dès le début de ce projet Thaïlandais, il y a eu la volonté de ma part d’enseigner ici comme partout ailleurs ! Si je vous dit que c’est par ma coiffeuse, Bernie que je suis ici, cela va vous sembler surréaliste et pourtant c’est le cas ! C’est elle qui avait un ancien client et toujours ami, un peu cabossé par la vie, qui s’était investi dans un projet éducatif ici, dans la province d’Issan. (cliquer sur le lien)
L’homme que j’ai rencontré est épanoui dans une deuxième vie avec une épouse Thaï qui n’a rien d’un top model mais tout d’une enseignante compétente, il écrit des livres qui rencontrent un certain succès (Les Larmes d’Issan et les Robes de Saffran) , s’investit dans un projet éducatif et a même créé une école de langues Pythagoras tout en construisant sa maison et élevant une petite Jade de 9 mois
J’ai donc décidé de venir passer deux semaines ici, à Nadee, au cœur des rizières et à une quarantaine de km du Laos.

Je suis venue ici en passant par Vientiane, la capitale du Laos. Je l’ai organisé ainsi lorsque j’ai découvert que cette ville est bien plus proche de la ville où j’enseigne qu’Udontanni, aéroport de la province thaïlandaise d’Issan ! Là-dessus s’est greffée ma rencontre avec l’homme le mieux connecté du Laos, Mixay Somsanouk
, vice-président de l’Association des Journalistes du Laos. J’ai déjà évoqué notre rencontre dans un précédent papier, et il m’avait proposé de le contacter lors de mon passage à Vientiane. Je l’ai fait et me suis retrouvée invitée au mariage du roi du café du Laos, M. Sinouk !
Mon voyage de Chiang Mai à Vientiane s’est fait en minibus, d’un confort sommaire mais il en faudrait plus pour m’empêcher de dormir profondément…j’ai donc passé un excellent voyage via le célébrissime Friendship Bridge

qui enjambe le Mékong et ai pu visiter Vientiane à mon arrivée…après avoir pris possession de ma chambre désormais attitrée, la 201 du Mali Namphu Hotel
et une petite pause restauratrice chez Arnaud Poiré au Xang Khoo. J’ai même eu le temps d’aller me faire coiffer en prévision de la réception du soir !
Ce qui frappe à Vientiane (aka les remparts de santal), c’est que le nom des rues ainsi que des institutions publiques, ministères et écoles est en français.
J’ai ainsi pu voir mes chers Bouddha calmant la querelle du XVIIIème siècle , de beaux et vénérables temples et monuments et même siroté un verre en admirant le coucher de soleil sur le Mékong depuis l’incontournable Sunset Bar. Le fleuve est étrangement bas cette année et sur certaines photos, vous pourrez apercevoir un gamin sautiller pratiquement à pied sec. Les pieds dans le ruisseaux, non pas la faute à Rousseau mais à mes amis Chinois qui ont déjà installé trois barrages sur ce fleuve et en construisent 6 de plus…autant dire que si vous voulez admirer ce fleuve mythique et international, il faut peut-être vous dépêcher…comme dit ma fille, j’dis ça, j’dis rien… !
Michel est passé me chercher en compagnie de son frère, l’artiste Gérard Drouot et d’un autre ami américain de Floride.
Les mariages laotiens sont très gais et bon enfant. Ici, tout se danse en Madison ou presque…Gangman Star échappe par exemple à cette règle, et j’ai appris avec Michel (Mixay) à danser à la Laotienne, une ronde où hommes et femmes se font face en deux cercles et avancent en remuant les mains alternativement vers le haut et vers le bas comme s’ils alternaient le ramassage d’une fleur. Je ne crois pas être particulièrement douée pour cela mais en tout cas la fête fut des plus sympathiques.
Le millier d’invités, expats (et tous les ambassadeurs notamment) et locaux (la plupart des ministres et du gratin local) se mélangeaient gaiement. Les plats laotiens étaient sur les tables recouverts de plastique qu’on ne découvre qu’après les discours (dont celui de Mixay tant il est vrai qu’il est le roi de toutes les fêtes, au point que son cousin m’a dit qu’on considère au Laos qu’une fête n’a pas eu lieu si Michel n’y a pas été invité 😉 ). Je signale au passage que le cousin (anglais) en question a une agence de voyage spécialisée dans le tourisme d’américains en Europe…qu’il traite depuis le Laos. Cosmopolite avez-vous dit ????
En dehors de ces plats du foie gras, du saumon et autres mets classiques des menus de mariage occidentaux étaient présentés. Il est vrai que la mariée est française autant que laotienne, comme une bonne partie de l’assistance. Toutes les conversations se déroulaient en français d’ailleurs, à de quelques rares exceptions anglophones ! Chaque invité remet dans une enveloppe à son nom qui contenait auparavant son invitation personnelle, une somme d’argent pour les mariés.
Les tenues laotiennes sont à la fois très élégants et colorées. Ainsi, la mariée était en vert et jaune ! J’ai été frappée par la haute taille des hommes par rapport aux Thai, mais c’est peut-être aussi un question de classe sociale et de nourriture. Au passage je signale que la baguette française a toujours cours à Vientiane et qu’après deux mois d’abstinence, je l’ai retrouvée avec délice !
J’ai appris à ce dîner qu’il se déroulerait le 20 janvier un rallye de voitures anciennes et le 15 une cérémonie du thé dans une ONG japonaise…qui sait si je n’y ferai pas une incursion, tant il est vrai que toutes les occasions de me rendre à Vientiane seront exploitées ! Ainsi, je me rends le 19 à Hanoi…via Vientiane où je passerai la nuit du 21 au 22…une perspective qui, lorsque la vie rurale de Nadi me pèsera, pourrait m’aider à continuer mon sacerdoce provisoire 😉
A propos de Hanoi, il m’est arrivé un incident aussi surprenant que choquant alors que je réservais mon billet hier à Vientiane dans une agence de voyage. Un homme arrive et commence à crier sur l’agent de voyage au point qu’on ne s’entendait plus dans l’agence. C’est la première fois depuis mon arrivée en Asie du Sud-Est qu’il m’était donné d’entendre pareils hurlements et je me suis retournée vers le monsieur en le priant de parler sans crier car c’est très choquant pour des locaux. L’homme, un africain parlant parfaitement le français et l’anglais, s’en prend dès lors à moi me traitant de sale blanche raciste et colonialiste…je me serais crue dans Tintin ! Sentant que je risquais non seulement de causer à l’agence plus de tracas encore, je me suis confondue en excuses auprès de ce monsieur pour mon intervention intempestive ( !), ce qui a eu pour effet miraculeux et immédiat de le calmer et de lui faire quitter les lieux. La raison de sa fureur était que, se rendant au Vietnam, il lui fallait une lettre d’invitation (alors que pour moi française il est possible de s’inscrire en ligne) que personne n’était disposé à lui fournir. Toute légitime qu’elle fut, elle était adressée aux mauvais interlocuteurs et je suis ravie de disposer de ma petite tribune pour faire savoir que tout le monde n’est pas le bienvenu au Vietnam…
Mais pour l’instant, c’est aux fins fonds de la Thailande que je me trouve, depuis quelques quelques heures, et j’ai déjà rencontré le directeur de l’Ecole où je vais enseigner (à des élèves, mais aussi à des enseignants et même au directeur, voire au Commissaire de Police de la région !). Le directeur, qui a mon âge et qui est né un 10 janvier comme mon fils, m’a l’air infiniment sympathique et intelligent. Il m’a fait faire le tour de l’école. Ici, il y a le bâtiment des matières principales (sciences humaines, chimie, langues et informatique ) et celui des matières secondaires (Thai, maths et sciences sociales) …curieux comme les valeurs peuvent différer d’une culture à l’autre !
Ce tour effectué, j’ai pris possession de mon lit muni d’une moustiquaire qui est en fait dans la pièce principale de la maison, près de la cuisine et des chambres minuscules de mes deux colocataires, deux profs de l’école ! C’est le grand luxe ici, on a la douche chaude, des toilettes à l’occidentale et je vois l’école de la maison
A peine arrivée et vaguement installée (je n’ai rien pour ranger mes affaires et continue à vivre dans ma valise), je me suis rendue sur le campus de l’école, en face de ma maison
Et me suis connectée sur internet (présent sur tout le campus). La bonne nouvelle, c’est que Skype fonctionne…la mauvaise est qu’il m’est difficile d’accéder à mon e-mail, mais comme tout le reste en Thailande, le pire n’est jamais loin du meilleur. En effet, à peine m’étais-je posée pour faire marcher internet que le téléphone thaï, apparemment bien plus efficace que son homonyme arabe avait déjà fonctionné et la prof d’informatique m’ouvrait sa classe afin que je puisse vérifier mon courrier.
Elle m’a ensuite emmenée en mobylette et sans casque au marché situé à 1 km de là…je m’efforçais d’admirer les rizières plutôt que de me demander si j’étais bien la même mère juive qui refuse que son fils fasse de la moto ou du ski sans casque ! Mais le marché était sympathique, j’y ai acheté deux Tshirts pour 320 bahts (3 dollars ou moins de 4 euros), quelques fruits et hop, le tour est joué, nous sommes de retour et j’admire depuis mon porche le coucher de soleil (PHOTO) et le petit étang situé juste à côté de ma maison
Alors, sans avoir encore aucune réponse à mes questions du départ et tout de même quelques appréhensions eu égard aux bestioles qu’il n’est par rare de rencontrer ici, je prends la vie comme elle vient, espérant ne pas décevoir mes hôtes Thaï adorables et qui m’ont immédiatement adoptée (j’entends ‘Hello Teacher’ partout, nous ne parlons que par gestes car ils ne parlent pas plus anglais que je ne parle thai, mais l’essentiel est ailleurs…).
Depuis mon porche al fresco, je pense à vous, surtout Ingrid, Momo et Raoudha, mes principaux supporters, mais aussi Nawel et Anita. Je suis peut-être un peu mélancolique mais surtout me sens en paix et en parfaite adéquation avec mes principes et mon engagement au sein d’Académie Sans Frontières.
Il est 6 heures, l’heure de dîner ici et ma colloc, Pou, vient d’installer la natte à même le sol PHOTO
Elle s’est achetée des saucisses sur le marché, je me contente du pain et du jambon fumé avec des tomates et de la coriandre…comfort food comme dirait l’autre ! Nous nous sommes pris toutes deux un dessert sur le marché, elle c’est de la courge dans un lait de coco, et moi c’est du tapioca dans le même lait de coco. Voilà, repas terminé, douche prise et photos mises sur mon ordinateur, me voilà prête à dormir…il est 19h19. Je vous posterai cela demain matin. J’enseigne le lundi et le mardi de 8 heures quarante à 9h30 et ne reprends qu’à 14 heures, ce qui me laissera le temps de poster mon blog, je l’espère, avant de reprendre mes cours jusqu’à 17h30 environ. Sur le papier, c’est très organisé mais je suis déjà prévenue que la réalité diffère. Les élèves peuvent être amenés à participer à des actions civiques, religieuses et autres qui viennent sans cesse perturber la marche de l’école. Ainsi cette semaine, mes cours sautent le mercredi en grande partie pour cause d’examens. Ca encore, c’est légitime, mais il est inutile de s’interroger sur la raison pour laquelle je ne découvre cela qu’aujourd’hui…comme disent ici tous les Farangs, c’est la Thailande !
Cela dit, officiellement je ne croule pas sous la charge de boulot puisque je suis censée enseigner du lundi au mercredi afin de disposer du reste de la semaine pour explorer la province d’Issan lorsque je n’irai pas me balader au Laos voisin…
Je viens d’enseigner ma première heure…assez édifiant sur le (faible) niveau tant des enseignants que de leurs élèves, à quelques exception près. Mais en même temps, comment leur en vouloir quand ils travaillent non seulement dans une langue qui leur est étrangère, mais avec des concepts dont ils n’ont aucune idée, comme le ski, la neige, le petit-déjeuner avec du café ou encore la notion de passer des vacances ou des week-ends à voyager!
à suivre donc ! Bon baisers de Thailande en attendant!
EDIFIANT! tu enseignes quoi au juste? JE NE VOIS PAS DE PHOTOS NI DE LIENS ;(
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Allons bon…je pensais l’avoir mis dans le papier! J’enseigne l’anglais à tous les niveaux (collège, profs et directeur de l’école de Nandeepittyakhom, dans la province d’Issan. Quant aux photos et liens, la connection internet étant des plus hasardeuses, j’ai paré au plus pressé….le reste suivra, vraisemblablement de Khon Kien, la grande ville oû je passe le week-end, passant ainsi de la cabane dans la brousse (j’exagère tout de même un peu), au 5*. Bisous Raoudha et merci de me lire, j’ai moins l’impression de prêcher dans le désert;-))
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Sounds wonderful! Enjoy your time.
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ton récit fleure bon la révélation ma chérie, je vois d’ici peu le blog annoncer : “si vous voulez me revoir va falloir venir là-bas” ; c’est vrai que ça fait envie… je viendrais volontiers passer quelques mois de découvertes, de repos (au fait tu te reposes quand même ?). c’était bon de te lire en français (quelle que soit la raison). bzzzzz genevois sous la purée de pois.
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oh oui, je me repose, et comment! D’abord car on est au lit à 20h20 (levés à 6heures du mat) vu qu’il y a bien la télé mais pas de chaines, même pas en Thai! En fait j’avais ce profond désir d’Indochine et là, je nage dedans…que dire de plus! Gilles Bernard, qui m’a fait venir ici, a sauté le pas et vit ici…mais je persiste à penser que sans mon opéra et mes sauts de puce à Londres ou Paris, je ne serais plus tout à fait moi. Mais je suis également celle qui dit tout le temps qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis….
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Tu me fais rêver avec tes histoires et tes rencontres! je suis très heureuse pour toi!
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Anita, j’ai souvent l’impression de faire un rêve éveillée ! C’est pourquoi j’essaie de partager au maximum ces impressions et sensations! Ainsi ce matin j’ai pris la route (200km) de Phon Pisai à Khon Kien. Peux-tu croire que les contrôleurs de bus m’ont accompagnée et se sont assurée de mon transfert lors du changement à Udontanni (la ville d’Apocalypse now…), ici tu peux laisser tes bagages sur le toit d’une voiture, aller au Temple ou au Marché et quand tu reviens, ta valise y est toujours …. Ça fait rêver ça aussi !
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Ouiiiiiii ! Voilà effectivement un blog où l’on sent le parfum des fleurs, le goût du piment et surtout la générosité du pays … sans parler de celle de l’auteur du blog. Merci Daphné de partager tout cela. Passionant de te suivre et de sentir un peu les émotions qui t’animent. Je te lis avec autant de plaisir que Le Faucon du Siam (Axel Aylwen) !!!!
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J’aime ton impartialité si amicale;-) je vais me précipiter sur ce bouquin … À mon retour! Bisous de Vientiane en attendant !
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Sympa ce blog et les impressions sur le Laos. Bravo ! F
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