Thesis

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FOREWORD
ABSTRACT
TABLE OF CONTENTS

La fin du vingtième siècle voit l’avènement des principes et valeurs que la fin du siècle dernier avait niés et réduits. A l’autoritarisme en matière de planification économique, sociale et culturelle qui s’était manifesté par un partage du monde entre Etats-Nations souverains, succède la revanche des minorités qui ont subi ce joug avec plus ou moins de bonheur.

Une des principales et apparemment innocentes revendications des minorités a toujours été la langue en tant qu’expression première d’une appartenance à un groupe donné. La langue, dont la définition de tout bon dictionnaire indique qu’elle permet aux hommes de communiquer entre eux, a servi en fait de rempart et de symbole d’appartenance à une entité séparée.

Il est donc paradoxal mais vérifiable, et cette thèse a pour but de le démontrer, que, si notre civilisation a atteint un niveau de « communicabilité » maximale avec ce qu’il convient d’appeler les autoroutes de la communication, elle a eu dans le même temps le vertige en prenant conscience que les frontières physiques n’existaient plus et elle s’est sentie obligée d’en créer une infiniment plus sournoise, la langue en tant que refus des autres langues.

Pourtant, une langue est, sinon universelle, du moins parlée et comprise de façon générale à la surface de la terre, l’anglais. A une époque où la vaste majorité de ce qui s’écrit, de ce qui se communique internationalement l’est en anglais, il se trouve dans des pays où sa suprématie semble aller de soi, le Canada, l’Australie et les Etats-Unis, des groupes de pressions qui craignent pour sa survie.
C’est pourquoi il nous a semblé utile d’effectuer une sorte d’état des lieux de l’anglais sur son propre espace, et en tant que langue première et seconde et de mettre en relation cette situation de domination linguistique à un niveau mondial avec des revendications culturelles et linguistiques qui osent combattre cette suprématie sur son territoire désormais naturel.

Nous avons donc choisi trois pays semblables à plus d’un titre, le Canada, l’Australie et les Etats-Unis. Ces trois pays sont souvent mis en parallèles bilatéraux. Nous allons nous essayer au difficile exercice de la « trilatéralité ».

Dans la première partie, il sera essentiellement question de concepts relatifs au plurilinguisme et au multiculturalisme. En effet, ces dernières années ont vu foisonner les ouvrages théoriques sur la sociolinguistique ou la sociologie du langage et certaines définitions et rapports entre des notions souvent évoquées, mais qui représentent parfois des réalités différentes, seront revisitées. Cette partie est donc l’occasion de mettre en relation le succès grandissant de la sociolinguistique avec celui du renouveau ethnique dont l’aspect politique est incontournable. Elle traitera également du cadre méthodologique dans lequel cette recherche a pu s’inscrire et enfin elle établira différentes typologies concernant les politiques linguistiques et leur corrélation avec le multiculturalisme.

Une deuxième partie s’est imposée qui, à l’origine du projet cette thèse, devait constituer la thèse en son entier. En effet le propos initial se voulait plus analytique mais il s’est heurté à la diversité des thèmes inextricablement liés et qui sortaient du travail tel qu’il avait été formulé au départ. Il s’agit d’une comparaison entre les politiques linguistiques de trois anciennes colonies britanniques dont deux sont encore rattachés symboliquement à la Couronne britannique, à savoir l’Australie, le Canada et les Etats-Unis. Ces trois pays d’immigration récente, ayant l’anglais comme langue officielle, ont eu trois manières tout à fait différentes d’aborder la question de la langue et de la culture, deux thèmes qui demeurent fondamentaux dans leur vie quotidienne, politique, économique ou sociale. Notre objet n’est pas de mettre ces trois pays en parallèle, mais au contraire d’analyser leur différences et leurs spécificités

C’est pourquoi chacun des trois pays fera l’objet d’une sous-partie distincte dans laquelle seront décrits leur processus historique propre ainsi que leurs composantes minoritaires, qu’elles soient ethniques ou non, et les réponses fournies sur un plan politique.

La troisième partie est une conséquence logique des deux précédentes. Après avoir insisté sur le lien indissociable entre langue et culture et analysé la situation plurilingue et multiculturelle qui caractérise les trois pays qui font l’objet de cette étude, il convenait de se pencher sur un phénomène qui a pris une ampleur considérable, le multiculturalisme et à son corollaire contemporain, la « correction politique ».

Certes, le développement de ce thème a été progressif, mais la soudaine virulence de son avatar, la « PCness », qui a vu le jour presque simultanément dans les trois pays est remarquable par son ampleur et la radicalisation du changement de comportement qu’elle a entraîné.

La Correction politique et le multiculturalisme sont ,dès lors, des données incontournables de la pensée contemporaine dont il convient de démêler les écheveaux..

Certes, l’importance considérable de la langue sur la pensée et sur l’histoire n’est plus à démontrer en cette fin de vingtième siècle. Cependant le fait que, selon une étude de l’ UNESCO « plus des deux tiers des textes imprimés sont produits en anglais, russe, espagnol, allemand et français »  est loin d’être anodin et sera l’une des justifications du présent travail.

De plus, dans cette primauté des langues européennes, la place de l’anglais, souvent cité comme l’archétype de l’ « impérialisme  » linguistique, est chaque jour débattue, critiquée ou encensée dans les médias, conversations ou rapports de tous ordres. Ainsi, dans la seule Asie, on a pu dénombrer plus de 140 quotidiens en langue anglaise, et la justification de ce phénomène pourrait être imputée à une logique économique dans la mesure où « l’impression d’une information en anglais prend bien moins de place que dans la plupart des systèmes d’écriture asiatiques  ».

Pourtant quelques chiffres peuvent utilement décrire la situation mondiale dans laquelle, alors qu’il existe quelques 5000 langues dans environ 200 pays, fait qui devrait suffire à soutenir le pluralisme, seul un quart de tous ces pays reconnaissent plus d’une langue officielle. Et même dans ce dernier cas, une langue est généralement dominante sur un territoire donné ou dans un domaine national, qu’il soit social, économique ou politique. L’énoncé de ces données permet de replacer notre interrogation au coeur des quêtes contemporaines et de lui conférer une actualité parfois brûlante qui a confirmé notre intuition, à l’origine de ce projet de thèse voilà cinq ans..

Cette situation justifie également le fait qu’ « en 1992, les constitutions de 120 Etats, soit 75% des pays membres de l’ONU contenaient au moins une disposition linguistique relative soit au statut de la langue, soit à son usage dans les tribunaux ou administrations publiques, soit à la place des langues dans l’éducation nationale, soit au droits des minorités linguistiques » .

D’autre part, si la langue est un concept suffisamment univoque pour qu’on s’abstienne dans un premier temps d’une définition, la culture recouvre une variété presque infinie d’acceptions. Nous dirons sommairement dans cette entrée en matière qu’il s’agit d’un tout complexe comprenant des notions aussi diverses que le savoir, la foi, l’art, les traditions ainsi que toutes les capacités et habitudes prises par l’homme en tant qu’être social.

Pour illustrer l’importance de ce concept, il suffit de se référer rapport final de l’UNESCO lors de la Conférence mondiale sur les Politiques culturelles qui décrit la culture comme l’élément essentiel dans le tissu social dont le rôle est tellement déterminant et prééminent qu’il tend à se confondre avec la vie elle-même .

Ce qui nous importe, à ce stade est de comprendre, non pas ce qu’est la culture , mais comment ce terme est utilisé, voire même récupéré, dans le discours contemporain, en particulier dans les pays qui font l’objet de notre recherche.

De fait, l’analyse géopolitique de l’importance des facteurs linguistiques et culturels permet d’établir qu’aujourd’hui, de plus en plus de gens s’accordent à réaliser que le monde est « pluriel » et que ce que l’on a appelé les « Etat-nations » est une appellation rarement vérifiée tant sont rares les Etats ethniquement homogènes Au contraire, la plupart des Etats sont composés de deux, voire plus, communautés ethniques vivant dans une harmonie relative dans des frontières nationales communes. A l’inverse, l’absence de modus vivendi dans la coexistence de ces entités entraîne la dislocation de la société elle-même.

L’usage d’une langue en tant que caractère spécifique d’une nation est en général nécessaire afin qu’une société puisse rester soudée. Mais le problème actuel qui se pose est précisément le danger de l’absence d’un tel élément, danger commun dans les pays qui nous occupent. C’est une des raisons pour lesquelles les Etats-Unis et le Canada ont eu recours à deux procédés rhétoriques, l’image « melting pot » pour le premier, et celle de la mosaïque Canadienne pour le second.

Dans le contexte de mondialisation, le flux migratoire international prend une ampleur inédite et conduit à un bouleversement des mentalités. En effet, les immigrants à l’heure actuelle ont la possibilité de revendiquer un droit à conserver la langue et la culture de leur pays d’origine dans leur nouvel environnement. Ceci est un phénomène tout à fait nouveau et contemporain et donne naissance à une nouvelle catégorie de minorités qui fondent leur légitimité non plus sur un lien historique avec le territoire sur lequel elles vivent désormais, mais sur « un droit extra-territorial à la préservation de l’identité culturelle ». 

Enfin, sur un plan géopolitique, les bouleversements économiques et politiques ont particulièrement affecté deux de trois Etats qui nous occupent ici, Canada et l’Australie. En effet, tous deux se trouvent dans une situation inédite de devoir repenser leur relations coloniales et de remplacer celles-ci par de nouveaux liens avec des blocs économiques qui émergent, en Asie en particulier.

De plus, la chute du bloc communiste a eu sur les trois pays, Canada, Australie et Etats-Unis, des conséquences directes et dramatiques sur leur politique d’immigration .

Dernier élément historique important, la décennie des années 90 a vu une recrudescence du recours aux valeurs de liberté, d’individualisme et de pluralisme particulièrement représentées dans le courant du multiculturalisme et dont nous avons pensé qu’il était désormais lié au débat linguistique tout en nécessitant une mise au point sur l’ensemble des discours et des valeurs qu’un tel terme recouvre. Un corollaire à cet attachement aux droits et libertés est apparu dans le recours accru aux processus légaux et judiciaires amenés dès lors à jouer un rôle croissant non seulement dans la vie quotidienne des citoyens mais également dans la protection et le développement des minorités linguistiques.

Pour étudier le phénomène du plurilinguisme et du multiculturalisme au Canada, en Australie et aux Etats-Unis, nous nous sommes trouvés à la croisée des disciplines allant de la psychologie à l’ethnologie en passant par l’économie.

Il nous a semblé que la sociolinguistique, nouvellement venue dans les sciences humaines, permettait de traverser les disciplines et de rendre compte du phénomène dans sa globalité.

L’objet de la présente étude est d’analyser les situations plurilingues et multiculturelles de trois pays dont les similitudes n’apparaissent peut-être pas de prime abord mais qui n’est sont pas moins fort semblables du point de vue de leur histoire, de leur géographie, de leur population et de leur langue majeure.

Nous aurons dès lors pour but d’examiner l’impact de l’anglais dans des pays où la primauté de cette langue ne semble pouvoir être remise en question.

Ceci nous a incités à nous poser la question de la place de l’anglais face aux langues et cultures minoritaires au Canada, en Australie et aux Etats-Unis et le fait qu’à l’heure actuelle, l’anglais joue un rôle sans cesse croissant de langue universelle. Etant maître chez les autres, nous chercherons à déterminer s’il l’est encore chez lui.

Nous tenterons de vérifier comment dans ces trois pays la domination quasi-absolue de l’anglais pèse sur le développement de politiques linguistiques, sur le maintien de langues minoritaires, sur la capacité de ces pays à fournir des services dans d’autres langues que l’anglais, sur les efforts tendant à promouvoir les programmes d’éducation en langue première ou bilingues.

Nous examinerons les politiques linguistiques et éducatives dans ces pays et l’influence que l’anglais peut exercer sur celles-ci. Nous aurons à revenir également sur l’aspect central que revêt l’éducation dans le débat linguistique.

Comment l’anglais s’est-il imposé ainsi dans le monde? « Une telle situation aurait été impensable au XVIème siècle », écrit John Edwards  « lorsqu’à peine quatre ou cinq millions de locuteurs parlaient cette langue, loin derrière les Germanophones, hispanophones, francophones et même italophones. De même il se peut fort bien que dans un demi-millénaire, ce soit une autre langue, aujourd’hui improbable, qui soit en position de force ». 

Toujours est-il qu’à l’heure actuelle, la prépondérance de l’anglais est incontestable sinon incontestée, en tant que moyen de communication et langue dominante dans le domaine de la technologie.

Certes, divers facteurs, historiques et économiques, expliquent l’avènement de l’anglais à la place qu’il occupe aujourd’hui.

En 1981, par exemple, 86% de tous les textes ayant trait à la biologie étaient publiés en anglais, soit un gain de 11% par rapport à 1965, en médecine 73% des textes étaient écrits en anglais, en hausse de 12% par rapport à 1965, de même en physique (85% – contre 12% en 1965)  .

Cela signifie que si un individu ou une nation souhaitent accéder ou contribuer à atteindre à une portion immense de l’humanité, l’anglais représente la clef permettant « de déverrouiller les systèmes de stockage et de récupération de l’information mondiale (…). Dans un sens linguistique, le monde vient à l’anglais ». 

Ainsi, parmi les populations non anglophones de nombreuses nations, l’anglais est devenu ce qu’Eggington appelle « un symbole de modernisation sociale et politique » .

Aujourd’hui, dans la course des locuteurs, l’anglais est nettement en tête, suivi probablement du Chinois et de l’Hindi. Ce dernier cas nous permet également de faire remarquer qu’il existe plus d’Indiens anglophones (on les estime à 75 millions) que d’anglophones dans toute la Grande-Bretagne .

Mais le nombre de locuteurs n’est pas tout, comme insiste Fishman: « Considérez également » écrit-il, « que 75% de toutes les lettres, câbles et télex sont écrits en anglais, que plus de la moitié des revues savantes sont publiés en anglais, que 80% de toutes les données informatiques sont stockées en anglais, que c’est la langue de la plupart des multinationales, que l’anglais est la langue seconde la plus étudiée, que l’anglais est le support par excellence de la musique populaire internationale et des spectacles. Quant la première navette de l’espace a été lancée en 1977, elle contenait un bref message de bienvenue en cinquante cinq langues, mais que le message du Secrétaire Général de l’ONU, s’adressant à d’improbables petits hommes verts au nom de l’humanité toute entière, était en anglais ». Cette dernière remarque divertissait particulièrement Fishman qui trouvait pour le moins plaisant que la conception que se feraient les créatures extra-terrestre de notre langue internationale serait celle d’un anglais britannique à l’accent autrichien, le Secrétaire Général de l’ONU de l’époque étant Kurt Waldheim !

Pourtant, alors même que la suprématie de cette langue semble incontestée, des protagonistes se déchirent aux Etats-Unis car ils craignent que l’anglais soit menacé dans ce pays au point qu’ils aient exigé que soit enfin inscrit dans la Constitution Américaine comme la langue officielle.

La langue anglaise est née du contact de langues anglo-saxonnes, Jutes et danoises créolisées après l’invasion par ces peuplades appelées collectivement les Angles, or Angelcynnn du sud des Iles britanniques. Leur langue était l’ Engliscet le pays qu’ils envahirent fut désormais connu comme l’Englaland .

Bien que d’autres langues se soient développées dans ce qui devint le Royaume-Uni, la notion fondamentale d’une-nation-une langue qui fut à l’origine de l’Angleterre est également applicable aux trois pays qui nous intéressent ici, les Etats-Unis, le Canada et l’Australie. Eux aussi sont dans une situation insulaire à plus d’un point de vue.

De plus, lorsque la Grande-Bretagne a colonisé ces territoires, les colons ont non seulement considéré qu’ils arrivaient dans un territoire vierge ( terra nullius ), mais aussi dans une lingua nullius qui refusait tout simplement la moindre légitimité à l’existence et à la survie des peuples et des langues indigènes, au nom de la langue impériale qu’était l’anglais.

Ce que William Eggington appelle « les métaphores de la langue anglaise » se reflète également dans l’attitude des anglais après leur conquête par les Normands qui établirent un système de gouvernement où le français était la langue du conquérant, donc du gouvernement et de la loi. La réaction logique fut que l’anglais s’identifia plus encore comme « notre » langue.

En dehors de ce système de pensée et de leur , les trois pays qui nous occupent possèdent de nombreux traits commun.

Le premier de ces traits est le pluralisme des langues présentes sur ces trois territoires, bien qu’à des degrés divers

Cette constatation est directement liée au phénomène migratoire qui a permis la construction de ces trois entités telles qu’on les connaît à l’époque moderne .Ce pluralisme est cependant tempéré par la situation largement dominante de l’anglais et par le phénomène connu sous le nom « d’assimilation » et dont nous étudierons l’étendue de l’acception selon les trois pays considérés.

Une géographie relativement semblable en ce qui concerne l’étendue du territoire permet de faire figurer ces trois pays dans un peloton de tête en matière de superficie, même si la densité varie par contre, puisque le Canada et l’Australie y figurent cette fois en bas de la liste.

Cette constatation géographique a pour conséquence une structure fédérale semblable dans les trois cas, bien qu’à géométrie variable, puisqu’elle s’accompagne d’une très importante décentralisation dans le cas des Etats-Unis, lesquels pratiquent souvent un exercice empirique du pouvoir, ce qui est nettement moins vrai au Canada et en Australie puisque ces fédérations accordent un importance et des pouvoirs plus étendus à leur «  gouvernement fédéral » ou « central » respectivement et constituent des démocraties parlementaires fondées sur la notion de « Gouvernement responsable » présidé par un Premier Ministre.

Il n’est pas innocent de noter dès à présent qu’à l’exception de l’Australie, aucun des deux autres pays n’a une politique linguistique nationale.

Etre un bon américain, ou Australien ou Canadien signifie une adhésion au principe selon lequel il est nécessaire d’apprendre l’anglais, donc d’abandonner des allégeances linguistiques antérieures et un attachement à d’autres langues ou culture . Nous verrons plus tard comment le Canada a tenté de faire coexister cette logique avec sa situation bilingue et multiculturelle.

Jusqu’à une époque très récente, la possibilité même qu’une langue ou culture autre que l’anglais puisse coexister, voire prospérer, à l’intérieur des frontières des démocraties anglophones n’avait pas été envisagée.

Pourtant, les nouveaux immigrants apprenant l’anglais ne faisaient qu’acquérir « un moyen de communication, pas une culture »  et ils conservaient longtemps leur culture d’origine. La relation entre la langue et la culture n’avait pas semblé nécessaire aux concepteurs des programmes d’acquisition de l’anglais langue seconde et cela explique peut-être la situation pour le moins extraordinaire que ces trois pays traversent aujourd’hui.

multiculturalisme américains et à ses tentations unilingues ainsi qu’aux aspirations plurilingues et multiculturelle de l’Australien.

Avec deux tiers d’anglophones répartis dans tout le pays et 6 millions de francophones dans la seule province du Québec qui apprennent l’anglais comme une langue étrangère à l’école, avec un demi-million d’indiens des « Premières nations » et dont la diversité linguistique est importante, le Canada constitue un véritable laboratoire d’expérimentation de politiques linguistiques et culturelles depuis sa création. Seule dans ce cas parmi les trois pays observés, le Canada est officiellement bilingue. Ce pays est à l’origine également du mouvement du multiculturalisme qui provient en grande part de l’image de la «  mosaïque canadienne » qui a fait florès.

Ses problèmes principaux sont d’assurer la coexistence pacifique de ses deux peuples fondateurs dans un climat d’incertitude politique et dans un environnement plurilingue où l’immigration autant que la politique concernant les peuples indigènes constituent autant de facteurs à prendre en considération.

Il sera question dans la seconde partie, au troisième chapitre, de l’unilinguisme américain et ses limites ethniques . Ce grand pays dont Hannah Arendt disait qu’il était tout, sauf un Etat-nation, se trouve aujourd’hui en but à un multiculturalisme pour le moins provocateur et dévastateur sur le plan de l’identité américaine, tout en apportant une dimension culturelle qui lui faisait défaut jusque là. Trois débats font rage à l’heure actuelle. L’un a pour objet la langue officielle américaine, le second vise à accorder une place plus importante à l’éducation plurilingue et notamment à la place de l’espagnol; quant au troisième débat, il a pour thème le multiculturalisme et a donné naissance à une notion encore peu développée en Europe, celle de la « Correction Politique ». Ce troisième thème, bien que traditionnellement associé aux Etats-Unis, étant commun au Canada et à l’Australie également, fait l’objet d’une partie séparée, la troisième partie.

Le phénomène australien trouvera sa justification dans cette étude au cours du second chapitre de la partie suivante. Satellite privilégié des Etats-Unis sur ce qu’il convient désormais d’appeler du terme « politiquement correct » desAbords du Pacifique , et que l’on appelait jadis la région Asie-Pacifique, il a su développer un multiculturalisme original et harmonieux.

Comme le Canada et les Etats-Unis, l’Australie est un pays d’immigration qui doit faire face aux exigence d’une partie importante de sa population récemment immigrée. Il applique d’ailleurs une politique d’immigration à connotation largement humanitaire qui l’apparente plus nettement au Canada qu’aux Etats-Unis. C’est le plus jeune des trois pays que nous étudions, celui qui a le plus récemment coupé le cordon ombilical qui le reliait à la Grande-Bretagne dont il conserve la Reine , cependant, comme au Canada. Enfin, comme aux Etats-Unis, l’anglais y figure en position de quasi-monopole quoi qu’à la différence de ce dernier pays, il n’y existe aucune alternative linguistique qui mette sa position en péril, et donc aucune raison de lui accorder un statut qu’il a dans les faits, celui de langue officielle de l’Australie.. Ceci l’autorise à promouvoir une réelle politique linguistique qui fait l’objet d’un large consensus et pourrait constituer un exemple dans le discours et la pratique des programmes d’enseignement multilingues. Enfin, il convient de souligner que l’Australie partage avec les deux autres pays le triste privilège d’avoir longtemps ignoré quand il ne les a pas exterminé, une importante population aborigènes. Dans ce domaine également, la politique australienne est certainement en train de marquer l’histoire par un revirement spectaculaire et novateur.

Les peuples aborigènes, sorte de fil rouge omniprésent dans cette thèse, ne pouvaient être occultés.

Cependant leur situation est si distincte et particulière qu’elle n’a qu’accessoirement sa place dans un débat sur le plurilinguisme et le multiculturalisme. Néanmoins, pour des raisons morales et parce que cette étude ne représente qu’une petitue pierre apportée à l’édifice que représente la recherche dans laquelle s’inscrit cette thèse, il nous a paru nécessaire de leur réserver un traitement spécifique.

Les thèmes et les situations fourmillent. Ils prouvent l’attachement indéfectible des populations à leur langue, mode de pensée autant que mode de communication.

Les législations en ce domaine peuvent au mieux répondre partiellement à ces aspirations et l’on risque de reconnaître dans le futur qu’une planification linguistique qui ne serait pas l’expression d’une tendance déjà affirmée dans la société est vouée à l’échec.

De plus, la globalisation ayant fait fi des frontières physiques, nous sommes confrontés au choc de deux réalités qu’a si bien décrit Benjamin Barber en parlant des deux colosses contemporain, Djihad et de McWorld , qui sont présents en filigrane à travers notre propos et qui s’illustrent dans la tentative de réappropriation de l’ethnicité.

Le multiculturalisme serait-il dès lors un procédé permettant de transcender l’impossible débat? Nous nous permettons de le penser et d’en faire la conclusion de notre réflexion.

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Barber, Benjamin R. Djihad vs McWorld . Translated by Michel, Valois. Paris: Desclée de Brouwer, 1996.

Table des Matières/ Table of contents

remerciements …………………………………………………………………………………………………………………….. 2

sommaire ………………………………………………………………………………………………………………………………….. 3

préambule ………………………………………………………………………………………………………………………………. 5

Premiere partie ……………………………………………………………………………………………………….. 10

1. APPROCHE analytique des relations entre langue et culture ……….. 10

1.1.1. Approche epistemologique ………………………………………………………………………………………………… 28

1.1.1.1 la sociolinguistique …………………………………………………………………………………………………………… 28

1.1.1.1 les autres sciences sociales ……………………………………………………………………………………………….. 31 ………..

1.2.Définition du champ de recherche ………………………………………………………………………………… 34

1.3.Le cadre méthodologique ………………………………………………………………………………………………. 45

1.4. Definitions, presentations des notions ………………………………………………………………………. 48

1.4.1 Notions géopolitiques ……………………………………………………………………………………………………….. 48

1.4.2 Notions linguistiques …………………………………………………………………………………………………………. 51

1.4.2.1 monolinguisme …………………………………………………………………………………………………………………. 55

1.4.2.2 bilinguisme ………………………………………………………………………………………………………………………. 56

1.4.2.3 politiques et planification linguistiques ……………………………………………………………………………. 61

1.4.2.3 les législations linguistiques ……………………………………………………………………………………………… 72

1.4.3 Les conflits linguistiques …………………………………………………………………………………………………… 73

1.4.4 Notions culturelles …………………………………………………………………………………………………………….. 51

DEUXIEME PARTIE: etude de cas ………………………………………………………………. 85

2. Le Canada, laboratoire moderne de sociolinguistique appliquée. … 85

2.1.L’identité Canadienne ……………………………………………………………………………………………………… 87

2.2. Structure politique ………………………………………………………………………………………………………… 88

2.2.1. Spécificité et originalité du Canada: rappel du contexte socio-historique et des majorité et minorités qui en sont issues 89

2.2.1.1. évolution historique …………………………………………………………………………………………………………. 96

2.2.1.2. l’Amérique du Nord britannique à l’aube de la Confédération ……………………………………… 101

2.2.1.3. la Constitution de 1982 …………………………………………………………………………………………………. 102

2.2.1.4. les Nations Indiennes …………………………………………………………………………………………………….. 103

2.2.1.4.1 les langues autochtones ………………………………………………………………………………………………. 115

2.2.1.5 la majorité anglophone du Canada ……………………………………………………………………………….. 117

2.2.1.6 la minorité anglophone du Canada ……………………………………………………………………………….. 119

2.2.1.7 la majorité francophone du Québec ………………………………………………………………………………. 120

2.2.1.8 la minorité francophone du Canada ……………………………………………………………………………… 129

2.2.2 les immigrants ………………………………………………………………………………………………………………….. 136

2.2.2.1 l’immigration chinoise …………………………………………………………………………………………………….. 139

2.2.2.2 les langues non-officielles au Canada …………………………………………………………………………… 144

2.3 Situation et Politiques linguistiques au Canada …………………………………………………… 148

2.3.1 L’anglais canadien ………………………………………………………………………………………………………….. 146

2.3.2 Le bilinguisme canadien ………………………………………………………………………………………………….. 148

2.3.3 Politique linguistique du Gouvernement Fédéral Canadien ………………………………………….. 151

2.3.4 Les langues de l’éducation ………………………………………………………………………………………………. 154

2.3.4.1 politique générale …………………………………………………………………………………………………………… 154

2.3.4.2 programmes d’immersion ……………………………………………………………………………………………… 154

2.3.4.3 programmes d’éducation à l’intention des nations indiennes ………………………………………… 159

2.3.4.4 les législations linguistiques ……………………………………………………………………………………………. 160

2.3.4.4 un Canada multi-ethnique ou binational? le problème des néo-Canadiens …………………. 162

2.3.5 Multiculturalisme canadien …………………………………………………………………………………………….. 165

2.3.6 importance du facteur fédéraliste ……………………………………………………………………………………. 170

2.3.6.1 le Canada 51 ème Etat Américain? …………………………………………………………………………………… 173

2.3.6.2 le Canada et l’Europe …………………………………………………………………………………………………….. 177

2.3.6 Aspects politiques du conflit ethnolinguistique et culturel canadien …………………………….. 177

2.3.7 La question des peuples aborigènes ………………………………………………………………………………… 178

3. le cas Australien: monolinguisme pluriculturel a visées plurilingues. 185

3.1. Les Racines modernes: rappel historique …………………………………………………………………. 187

3.1.1 L’héritage britannique …………………………………………………………………………………………………….. 190

3.1.2 L’immigration …………………………………………………………………………………………………………………… 190

3.1.2.1 L’épisode de l’immigration forcée …………………………………………………………………………………… 191

3.1.2.2 L’immigration libre ………………………………………………………………………………………………………… 192

3.1.2.3 le rapprochement avec les Etats-Unis …………………………………………………………………………… 193

3.2 L’identité australienne ………………………………………………………………………………………………… 193

3.3 Structure politique en Australie ………………………………………………………………………………. 195

3.3.1 Les institutions gouvernementales …………………………………………………………………………………… 196

3.3.1.1 La Constitution ……………………………………………………………………………………………………………… 197

3.3.1.2 Le Gouvernement Fédéral …………………………………………………………………………………………….. 198

3.3.1.3 Les Gouvernements des Etats et Territoires ………………………………………………………………….. 199

3.3.1.4 Les Gouvernements locaux …………………………………………………………………………………………… 200

3.3.1.5 La Couronne britannique ……………………………………………………………………………………………… 200

3.3.1.6 L’Administration et la fonction publique en Australie …………………………………………………… 201

3.3.2 Les aléas de la politique étrangère australienne ……………………………………………………………. 201

3.4 Politique de la pluralite culturelle ……………………………………………………………………….. 205

3.4.1 L’immigration contemporaine …………………………………………………………………………………………. 206

3.4.1.1 La communauté juive australienne ………………………………………………………………………………. 211

3.4.1.2 La communauté allemande ………………………………………………………………………………………….. 212

3.4.1.3 Les communautés d’origine méditerranéenne ………………………………………………………………. 213

3.4.1.4 Les Asiatiques ……………………………………………………………………………………………………………….. 214

3.4.1.2 La communauté musulmane ……………………………………………………………………………………….. 215

3.4.2 L’Agenda Multiculturel de Victoria ………………………………………………………………………………… 217

3.4.3 De l’assimilation à l’intégration ……………………………………………………………………………………… 218

3.4.4 Politique concernant les Aborigènes et Torres Straight Islanders …………………………………. 223

3.4.5 Structure actuelle de la politique multiculturelle …………………………………………………………… 224

3.4.5.1 les médias dans le contexte communautaire australien ……………………………………………….. 225

3.4.5.1.1 la communication audio-visuelle ……………………………………………………………………………….. 228

3.4.5.1.2 la presse australienne ………………………………………………………………………………………………….. 213

3.4.5. publicité et image de l’Australie ………………………………………………………………………………………… 234

3.5. Situation linguistique de l’Australie ……………………………………………………………………… 236

3.5.1 Les langues en présence …………………………………………………………………………………………………… 224

3.5.1.1 la place de l’anglais ……………………………………………………………………………………………………….. 238

3..5.1.1.1 l’anglais australien ……………………………………………………………………………………………………… 239

3.5.2 Les étapes de la politique linguistique en Australie ……………………………………………………….. 242

3.5.2.1 l’instauration d’une politique linguistique officielle de “diversité productive” ……………….. 244

3..5.2.1.1 l’enseignement des langues étrangères en Australie …………………………………………………… 247

3.5.2 Les Aborigènes et Torres Straight Islanders ……………………………………………………………………. 252

3..5.3.1 avènement d’une conscience politique aborigène ………………………………………………………… 256

3..5.3.2 aspects linguistiques ……………………………………………………………………………………………………… 259

3..5.3.2.1 les langues aborigènes ……………………………………………………………………………………………….. 259

3..5.3.2.2 l’anglais aborigène ……………………………………………………………………………………………………… 259

3.6. les nouveaux défis de l’Australie. …………………………………………………………………………… 261

3..6. le défi géographique: l’Asie-Pacifique ou l’émergence d’un nouveau bloc mondial ……….. 262

4. le Cas Américain. Multilinguisme aux tentations unilingues …………. 265

4.1.1 La création d’une identité américaine: Rappel historique ……………………………………………… 267

4.1.2 Situation linguistique . …………………………………………………………………………………………………….. 269

4.1.2.1 l’anglais américain …………………………………………………………………………………………………………. 270

4.1.2.2 le “black english” ou Vernaculaire Noir Américain ……………………………………………………….. 276

4.1.3 Le bilinguisme aux Etats-Unis . …………………………………………………………………………………………. 279

4.1.3.1 évolution historique des langues minoritaires aux Etats-Unis ……………………………………….. 281

4.1.3.2 les langues nationales ……………………………………………………………………………………………………. 283

4.1.3.2.1 les langues des peuples amérindiens ……………………………………………………………………………. 284

4.1.3.2.2 Hawaii …………………………………………………………………………………………………………………………. 289

4.1.3.2.3 Puerto Rico …………………………………………………………………………………………………………………. 289

4.1.3.3 les langues coloniales …………………………………………………………………………………………………….. 293

4.1.3.3.1 les créoles ……………………………………………………………………………………………………………………. 293

4.1.3.3.2 l’espagnol de la Floride à la Californie ……………………………………………………………………….. 293

4.1.3.3.3 le français en Louisiane ……………………………………………………………………………………………… 297

4.1.3.3.4 l’allemand en Pennsylvanie ………………………………………………………………………………………… 299

4.1.3.3.5 le flamand de la Nouvelle-Amsterdam ………………………………………………………………………. 301

4.1.3.3.6 les langues et dialectes juifs de l’époque coloniale ……………………………………………………… 301

4.1.3.3.7 le suédois dans le Delaware ………………………………………………………………………………………… 305

4.1.4 Langue et frontière …………………………………………………………………………………………………………… 306

4.1.4.1. les hispano-américains …………………………………………………………………………………………………. 306

4.1.4.2. la frontière canadienne ………………………………………………………………………………………………… 308

4.1.5 Les langues post-coloniales: langue et immigration ………………………………………………………. 310

4.1.5.1 le phénomène migratoire contemporain aux Etats-Unis ………………………………………………. 312

4.1.5.2 les latino-américains ……………………………………………………………………………………………………… 314

4.1.5.3 les italo-américains ……………………………………………………………………………………………………….. 315

4.1.5.4 la “nouvelle immigration” des années 80-90: les Asiatiques Américains ………………………. 316

4.1.6 Politiques linguistiques aux Etats-Unis ………………………………………………………………………….. 321

4.1.6.1 la Constitution américaine et la question ethnolinguistique ………………………………………….. 322

4.1.7 Les Constitutions des Etats américains relatives à la langue officielle ………………………….. 330

4.1.7.1 Références à la langue officielle entre 1800 et 1970 …………………………………………………….. 331

4.1.7.2 la Californie …………………………………………………………………………………………………………………… 331

4.1.7.3 le Nouveau-Mexique …………………………………………………………………………………………………….. 333

4.1.7.4 le Texas …………………………………………………………………………………………………………………………. 334

4.1.7.5 l’Illinois et le Nebraska …………………………………………………………………………………………………… 335

4.1.7.6 Références à la langue officielle à l’époque contemporaine …………………………………………. 336

4.1.8 Situation linguistique ……………………………………………………………………………………………………… 340

4.1.9 L’éducation linguistique aux Etats-Unis …………………………………………………………………………. 340

4.1.9.1 les associations et groupes de pression face au problème ethnique ………………………………. 343

4.1.9.1.1 les mouvements protectionistes et assimilationistes …………………………………………………… 344

4.1.9.1.1.1 le Nativisme …………………………………………………………………………………………………………….. 344

4.1.9.1.1.2 la croisade pour l’américanisation …………………………………………………………………………… 345

4.1.9.1.1.3 le mouvement pour l’anglais langue officielle …………………………………………………………. 349

4.1.9.2 la promotion de la diversité …………………………………………………………………………………………… 353

4.1.9.2.1 politique de maintien linguistique (de la part des ethnies et des communautés) et politique d’enrichissement linguistique : English plus, changement de menu ! ………………………………………………………………………………………………………. 353

4.1.10 Multiculturalisme et renouveau ethnique dans le contexte américain …………………………. 354

4.1.10.1 les minorités culturelles en présence ……………………………………………………………………………. 357

TROISIEME PARTIE : le Multiculturalisme. ………………………………………………. 360

5. LE MULTICULTURALISME ET LA CORRECTION POLITIQUE. …………………………….. 360

5.1.1. Petite histoire du multiculturalisme ……………………………………………………………………………….. 367

5.1.1.1 les origines canadiennes du mouvement de promotion du multiculturalisme ………………. 375

5.1.1.2 le piège de la rhétorique ………………………………………………………………………………………………… 378

5.1.1.3 le “Nouvel Ordre Mondial” ……………………………………………………………………………………………. 379

5.1.1.4 les années 90: cocooning, new age et respect de son prochain ……………………………………… 381

5.1.1.4.1 le “besoin de reconnaissance” …………………………………………………………………………………….. 382

5.1.2 L’importance du fédéralisme dans l’avènement du multiculturalisme …………………………….. 383

5.1.2. 1 glissement politique du multiculturalisme au programmes “de diversité” …………………….. 386

5.1.3 Polyethnisme multinational ou la voix retrouvée des peuples autochtones …………………… 387

5.1.4 Pluralisme culturel ou tribalisation ………………………………………………………………………………… 388

5.1.5 Les groupes d’exclus prennent la parole …………………………………………………………………………. 392

5.2. la correction politique ………………………………………………………………………………………………… 393

5.2.1 Comment le concept a vu le jour ……………………………………………………………………………………… 394

5.2.2 Les composantes de la “PCness” ……………………………………………………………………………………… 397

5.2.2.1 la primauté de l’identité …………………………………………………………………………………………………. 398

5.2.2.2 la victimisation ……………………………………………………………………………………………………………… 398

5.2.2.3 la personnalité hybride ………………………………………………………………………………………………….. 399

5.2.2.3.1 la thématique du harcèlement ……………………………………………………………………………………. 400

5.2.2.4 le multiculturalisme sectaire ………………………………………………………………………………………….. 402

5.2.2.4.1 les Africains-américains ……………………………………………………………………………………………… 405

5.2. 3 Importance du role du monde academique américain dans le débat sur la PCness ……….. 406

5.2.4 le role du systeme juridique americain, ou l’inquisition larvée …………………….. 410

5.2.4.1 le système législatif ……………………………………………………………………………………………………….. 410

5.2.4.2 les quotas ………………………………………………………………………………………………………………………. 412

5.2.4.3 les rouages du système judiciaire américain …………………………………………………………………. 415

5.3 la bataille pc vsanti pc ………………………………………………………………………………………………… 416

5. 3.1 le consensus des intellectuels “européens” ………………………………………………………………………. 417

5.3.2 Les arguments des adversaires de la PCness …………………………………………………………………… 418

5.3.2.1 l’anti-américanisme culturel ………………………………………………………………………………………….. 418

5.4 le role determinant de la presse ………………………………………………………………………………. 419

5.5 l’ethnicite ou McMonde ………………………………………………………………………………………………… 421

5. 5.1 Multiculturalisme multiple ……………………………………………………………………………………………… 423

5. 5.2 Y-a-t-il une vie après le multiculturalime-PC ? ………………………………………………………………. 425

6 Conclusion. ……………………………………………………………………………………………………………………… 430

6.1 transition ………………………………………………………………………………………………………………………… 430

6.2 résumé et perspectives ………………………………………………………………………………………………….. 431

6.3 “globalite” de l’anglais ………………………………………………………………………………………………. 435

6.4 le role majeur de l’education …………………………………………………………………………………….. 438

6.5 leçons pour l’Europe ……………………………………………………………………………………………………… 440

6.6 vers le monde pluriculturel ou acculturel de la planète Mac ………………………. 440

6.7 l’américanisation ou de l’influence du nouveau monde sur l’âncien ……………….. 441

INDEX ………………………………………………………………………………………………………………………………………. 445

BIBLIOGRAPHIE ……………………………………………………………………………………………………………………. 450

ANNEXES …………………………………………………………………………………………………………………………………. 490

le « bottin » internet ……………………………………………………………………………………………………………. 494

petit glossaire de correction politique ……………………………………………………………………….. 496

textes et statistiques sur le Canada ………………………………………………………………………………. 497

textes et statistiques sur les Etats-Unis ……………………………………………………………………….. 597

textes et statistiques sur l’Australie …………………………………………………………………………….. 634

table des matieres ………………………………………………………………………………………………………… 655

table des ILLUSTRATIONs ……………………………………………………………………………………………… 660

PREAMBULE:

La fin du vingtième siècle voit l’avènement des principes et valeurs que la fin du siècle dernier avait niés et réduits. A l’autoritarisme en matière de planification économique, sociale et culturelle qui s’était manifesté par un partage du monde entre Etats-nations souverains, succède la revanche des minorités qui ont subi ce joug avec plus ou moins de bonheur.

Une des principales et apparemment innocentes revendications des minorités a toujours été la langue en tant qu’expression première d’une appartenance à un groupe donné. La langue , dont la définition communément admise indique qu’elle permet aux hommes de communiquer entre eux, a servi en fait de rempart et de symbole d’appartenance à une entité séparée. Le mythe de la Tour de Babel, d’Einar Haugen  à Xavier Pons , a la vie longue et n’a jamais cessé de nous interpeller.

Il est donc paradoxal mais vérifiable, et cette thèse a pour but de le démontrer, que si notre civilisation a désormais atteint un niveau de « communicabilité » maximale, elle a été prise de vertige en prenant conscience que les frontières physiques pouvaient être transcendées et s’est sentie obligée d’en créer une infiniment plus sournoise, la langue en tant que refus ou refuge.

Pourtant, une langue est, sinon universelle, du moins parlée et comprise de façon générale à la surface de la terre, l’anglais.

A une époque où la vaste majorité de ce qui s’écrit, de ce qui se communique internationalement l’est en anglais , il se trouve, dans des pays où sa suprématie semble aller de soi, le Canada , l’Australie mais surtout les Etats-Unis , des groupes de pressions qui craignent pour sa survie.

C’est pourquoi il m’a paru utile d’effectuer une sorte d’état des lieux de l’anglais à la fois sur son propre espace et en tant que langue seconde et de mettre en relation cette situation de « langue globale  »  avec des revendications culturelles et linguistique s qui prétendent combattre cette suprématie sur son territoire désormais naturel.

ette démarche a eu pour départ une coïncidence. Jeune étudiante d’anglais à la Sorbonne , j’ai eu la chance de pouvoir partir enseigner le français à l’Université McMaster, en Ont

pour reprendre le titre de son article « Babel in Reverse », dans Haugen, Einar. The Ecology of Language: Essays by Einar Haugen . Stanford, CA: Stanford University Press, 1972.

Pons, Xavier. Le Multiculturalisme en Australie: Au-delà de Babel . Paris et Montréal: L’Harmattan (INC), 1996.

pour reprendre l’expression de Crystal, David. English as a Global Language . Cambridge: Cambridge University Press, 1997.

July 26, 2006

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