Le titre m’avait intriguée… j’ignorais s’il fallait l’écrire La Venue ou l’Avenue…et pour cause !

J’adore rentrer dans une salle de cinéma sans rien connaître au film et je ne connais rien des films de Cédric Klapisch (À part l’Auberge Espagnole).

Je sais juste qu’on achetait nos saumons fumés « chez Klapisch », ses grands-parents dans le Marais et que sa sœur et moi avons brièvement eu le même fiancé à quelques mois d’intervalle (et encore, je peux me tromper de demoiselle Klapisch … ). Le fiancé en question, un journaliste au Monde que ni l’une ni l’autre n’avons épousé, s’en est parfaitement remis !

Crédits : https://galicolor.canalblog.com/archives/2020/11/17/38656987.html

Revenons à nos saumons… pardon .. moutons. Chaleur caniculaire et désœuvrement soudain après une période chargée et ce film qui m’intrigue, dont acte !

Eugène Boudin, Paysage aux environs de Deauville, Vers 1865, Huile sur toile
Collection Yann Guyonvare’h

Je jurerais que ce film a été écrit pour moi, il y est question de généalogie (comme mon compagnon), de Normandie, de peinture impressionniste, jusqu’au créateurs de contenus digitaux et d’incursions en Algerie, sans oublier les profs et mon quartier!

Trailer sur YouTube

Il y est aussi question de Montmartre et du Paris de la Belle-Époque, tout y est, même le MuMa du Havre !

La critique du Masque s’est énervée car rien n’est crédible dans le scénario… les télescopages présent-passé ne seraient pas réalistes… Décidément je ne les écoute que pour découvrir leur prétention abyssale !

Tous les critiques ne sont pas de cet avis comme en témoigne l’élogieux papier du Mag du Ciné:

Un film à voir pour la richesse de ses points de vue

Ce film passionnant peut s’envisager sous différents angles complémentaires : la généalogie et l’héritage, l’histoire de l’art dans la peinture et la photographie, les relations humaines et les liens intergénérationnels, la compréhension de ses racines pour mieux affronter l’avenir, de belles réflexions sur l’amour et ses conséquences, ainsi que les transformations impressionnantes de notre société sur la durée avec les préoccupations de chaque époque. L’ensemble ne manque pas d’humour, voire est doté d’un côté par moments burlesque.

À ses détracteurs, en tout cas, je répondrai avec St Ex qu’”on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.”

Ce conte à cheval entre le XIXe et le XXIe siècles sur un scénario de l’excellent Santiago Amigorena avait un supplément d’âme et un mélange de nostalgie qui ne se prend pas au sérieux:

Le mouvement de bascule permanent entre le XIXe et notre XXIe siècle saturé d’images est ménagé par de subtiles transitions visuelles et musicales. On découvre une Cécile de France irrésistible en conservatrice du musée d’Orsay. François Berléand est Victor Hugo ; et Philippine Leroy-Beaulieu, Sarah Bernhardt. Abraham Wapler incarne Claude Monet jeune et son descendant, créateur de contenus digitaux, dans le présent. Certains plans ont, semble t-il , été conçus comme ou d’après des toiles impressionnistes. De quoi plaire aux amateurs.(Sarah Belmont, Connaissance des Arts)

On en sort plein d’amour, d’empathie et d’enthousiasme pour ces femmes fortes (et leur descendance.

Je ne veux surtout rien divulgacher (mon Dieu, ´spoiler’ est tellement plus sympa !) donc si vous ne l’avez pas vu, courrez-y d’abord ! Et revenez me dire si nous partageons les mêmes valeurs un peu fleur bleue…

Une municipalité en quête de terrains pour un parking de supermarché a sollicité une généalogiste (Marie-Christine Orry, plus vraie que nature) pour retrouver les descendants de la propriétaire d’une maison abandonnée depuis des années.

Un groupe composé d’une ingénieure névrosée (Julia Piaton), d’un apiculteur déjanté (magistral Vincent Macaigne), d’un créateur de contenus digitaux surréaliste(Abraham Wapler) et enfin d’un prof de Français érudit (qui a dit pléonasme ?) merveilleusement interprété par Zinédine Soualem, va fouiller dans les archives de cette maison-fourre-tout d’où surgissent Nadar, Victor Hugo, Claude Monnet et Sarah Bernhard exhumés par une Cécile De France, conservatrice irrésistible du Musée d’Orsay.

Ils vont approcher leur délicieuse aïeule, Adèle incarnée par la très fraîche et savoureuse Suzanne Lindon et se rapprocher les uns des autres.

Suzanne Lindon

De l’amour, il y en a partout et surtout là où on ne l’attend pas. Le film s’ouvre sur une scène d’anthologie où une top modèle qui pose pour son amoureux créateur de contenu à la Galerie de l’Orangerie, lui suggère de modifier les tons de la toile des nymphéas qui « clashe » avec sa robe… hilarant et émouvant, je vous dis !

Une merveille, un bonheur, un petit réconfort… Merci M. Klapisch ! Si votre film tient à l’affiche malgré les critiques, c’est que le public ne s’y est pas plus trompé que moi, qui suis sortie en larmes (de bonheur) tellement votre conte m’a bouleversée.

J’ai écrit qu’il est urgent de revenir aux fondamentaux, il semblerait que nous soyons cordialement d’accord, ce que Valentin Pérez du Monde du 21 mai 2025 résume en reprenant la définition qu’en donne Zinedine Soualem :

Et, bien sûr, ce ton velouté reconnaissable entre tous, avec cette candeur solaire qui lui ressemble. « Une vision du monde optimiste mais pas nunuche », résume l’acteur Zinedine Soualem, un intime, apparu dans une douzaine de ses films.

Références:

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