Today is a rather unique day in history….let’s celebrate it the Cosmo Way. While Pope John Paul is being Beatified*

millions of victims of the holocaust remembered

and Labour forces celebrated in what is interestingly enough an Irish (well I heard some say it’s more glaswegian) version of the Internationale, I chose a text from the past to illustrate my mood, and a bright picture by a friend of mine not to spoil too much the spirit of this bright May Day.On the 140th Anniversary of the Paris Commnne, probably my favourite historical period which is from 1848 till …1871! However, I really invite you to read it till the end (and ask for a translation if something isn’t clear…)

The text I chose to illustrate this very special day is Elie Reclus, L’Aborigène se meurt, 11×18, 32 pages sur Rives vergé. Cahiers Elisée Reclus hors série n°3. ISBN 978-2-912753-34-2. 6,90 €
Chapitre intitulé à l’origine Fin d’une Race
Chapitre intitulé à l'origine Fin d'une Race, dernier chapitre de Reclus, E. (1894). Le Primitif d'Australie ou les Non-Non et les Oui-Oui. Etude d'ethnologie comparée. Paris, E. Dentu. Présentation par l'éditeur (aucun nom): 7: (...)ethnologue en chambre, le frère aîné d'Elisée Reclus ne se rendit jamais sur le "terrain": Il pratiquait l'ethnologie comparée en dressant, à partir de fiches extraites des nombreux livres qu'il dépouillait, des parallèles pleins de hardiesse entre les peuples du monde entier. Une seule idée directrice, simple, élémentaire même, mais fondamentalement bien orientée le guidait: "Partout, l'homme ressemble à l'homme" Elie reclus admire les qualités artistiques des dessins aborigènes ; il admire l'absence de gouvernement (...) qui caractérise les sociétés australes; il souligne les faculté d'apprentissage (...) de ces hommes des antipodes. 8: (Ce texte a été critiqué car) "peu savant, aux méthodes et au vocabulaire anachroniques, texte conséquemment inutilisable. Voire. Sur le plan historique, d'une part, Elie Reclus analyse correcte- ment comment les aborigènes, à l'instar des premiers habitants de la Floride, curent, devant les navigateurs à la peau blanche, être en présence de leurs ancêtres ressuscités; comment se dérou- lèrent les premiers contacts avec les migrants, principalement britanniques; comment la colognisation du continent australien supposa l'emploi des mêmes armes que celles employées en Amérique du Nord et du Sud, et comment les virus provoquèrent les mêmes épidémies; comment la faune et la flore en furent affectées; com- ment on utilisa les Aborigènes contre eux-mêmes en les incitant à se donner une policie et des rois australiens; (...); comment les cultures, une fois mises à terre, font de beaux sujets d'étude et dûment étiquetées, sont exposées dans les musées. (...) 9: Les mots et la phrase chantournés d'Elie Reclus ne sont pas une bizarrerie de style gratuite et macabre; délibérément pétris d'archaismes que complètent queles néologismes, ils signifient que leur auteur, horrifié, se voulait subjectivement étranger à son siècle. 11: Texte l'ABORIGENE SE MEURT Il n'est pas encore tout à fait mort, le pauvre Nègre, mais il ne traînera plus longtemps. Il est tombé sous les coups d'une Civilisation dont les campagnes, dites pacifiques sont plus meurtrières que ne fût jamais guerre entre sauvages. (..) Des évaluations, très sommaires, il faut en convenir, portent de 15 à 25% des décès la proportion des individus abattus par la carabine, et de 33 à 50% la mortalité provenant des maladies infectieuses. Nous ne supposons pas que la population totale ait jamais été considérable. Quatre ou cinq cent mille, disions-nous? Quand débarquèrent les forçats, toute cette géniture humaine n'eût pas rempli une seule de nos grandes villes. Tombée aujourd' hui à trente mille, dit-on, elle tiendrait en un faubourg de Melbourne. (...) De 1842 à 1876, l'espace d'une génération, la population des natifs (Narrinyéris) tombait dans le Sud-Australie, de douze milles à quatre mille. 12: Un jour qu'il harrangait sa troupe de Zanzibari, Stanley, le fameux civilisateur d'avant-garde, dit un mot de génie: "Nos âmes sont dans nos fusils"- En effet le fusil est le symbole par excellence de la civilsation moderne. (...)notre civilisation est un breuvage que ne sauraient supporter les organismes qui ne connaissent que l'eau pure. (...) Nous respirons la peste. Quand un Atoure ou un Otomaque de l'Orénoque entend un Blanc éternuer, il s'enfuit aussitôt. (évoque la grippe propagée par une voyageur lui-même en bonne santé qui a décimé les Piadjis) 13: Telle la pestilence que les Puritains remerciaient l'Eternel d'avoir lâchée sur les Cananéens de Massachusetts. 14:: (rapportant les propos de) Miles: "de la populeuse tribu trouvée par Cook à Botany Bay, Maorou est sul resté" Le Missionaire Petitot: "Quand on pense aux razzias opérées par la phtisie galopante, par la fièvre typhoïde, par la stangurie, par la coqueluche, par la rougeole, l'influenza et la syphilis, (...) on pardonne aux Indiens de nous appeler Ewié Daetlini, ceux qui traînent la mort après eux!" (...) On demande pourquoi les envahisseurs ne fusionnèrent pas avec la popuation native? (...) 15: Mais le Britisheur (...) n'avilira pas son sang en l'inoculant à quelque créature inférieure. Ce puritain, ce haut perhorresce la miscégénation, dit-il; son humanité à lui commence et finit avec l'Anglo-Saxon. Et pourtant quelle race fut autant que la sienne croisée! 15-16: -En Australie encore (...). Il arrive, s'installe, s'arrange confortablement, supprime l'indigène mâle, supprime l'indigène femelle. - "Et qu'on ne m'en parle plus!" 16: Et le métissage intellectuel? (...) Aux moricauds de belle disposition ils avaient enseigné l'écriture, l'arithmétique, le catéchisme avec une tantinet de théologie. 16-17:(Citant Bonwick décrivant les prouesses de quatre Tasmaniens élevés par Robert Clark)"Pourquoi la race entière ne se serait- elle pas, comme eux civilisée? Et vingt ans après, quel désenchantement: "une tourbe d'ivrogne et d'ivrognesses que ces indigènes" 18: Les Australiens ne se soucient pas d'élever une famille. Depuis qu'on les a dépossédés de la terre, leur lignée n'a plus de racine. (...) Dans la Nouvelle-Galles du Sud, les nègres parqués ont augmenté de 3% dans l'année 1887-1888. Les enfants y prospérèrent. En 1881, à Victoria, la presque totalité des négrillons allait à l'école. Cela prouve que la race préit par le crime de l'homme et non par la faute de la nature. (...) L'ennui sévit sur ces peuplades qui jadis étaient toujours sur pied, errant de la brouisse à la rivière et de la rivière à la forêt. Resserrées aujourd'hui en d'étroits espaces, elles paressent et pourissent en leur mauvaises paillotes. 20: Le Sauvage dont l'Européten a envahi l'habitat n'est plus chez lui sur son sol natal. La nostalgie le prend: il en sort par les joies factices d'une ivresse énervante, mais pour retomber dans la tristesse et le décourageemnt. Il s'hébète comme un animal captif. (...) Ainsi l'arrêt a été prononcé et nous nous portons ses exécuteurs. Le Nègre aux cheveux lisses périra et de notre main. Le plus vieux de notre espèce, l'Homme Ancien, bientôt disparaîtra. Avec lui ses capacités, ses pssibilités et ses souvenirs. (...) C'est au profit de la Civilisation qu'on l'extirpe, paraît-il. (...) La forêt des grandioses eucalyptes, témoins d'autres âges, (...) est envahie par les usines stridentes, grinçantes et ronflantes. 20-21:D'infatigables scieries débitent en copeaux les arbres gigantesques. Puis les copeaux sont broyés, triturés et malaxés en une pâte que des machines avalent nuit et jour, et jour et nuit regorgent en hectares de papier imprimé le Progrès de ci, le Progrès de lè, et le Patriote et le Citoyen, et le Républicain , et le Justicier et le Libertaire et l'Egalitaire et le Fraternitaire. 21: En même temps que le Terrigène, disparaît son milieu. Déjà le continent change de face. L'immigrant est arrivé avec un cortège de familles nouvelles, tant végétales qu'animales (...) les espèces nouvelles ont si bien prospéré, aux dépens des indigènes, qu'il s'est formé des variétés locales. 22: Attaquée de toutes parts, la Grande Sylve diminue de jour en jour: les acacias écorcés, les eucalyptes ceinturés meurent lentement, protégeant jusqu'au temps voulu les semis de pins et de sapins, chênes, ormeaux et platanes. 25: Ce qui lui reste de sang est soutiré par la vermine étrangère. L'Irlande lui a député la Puce, l'Ecosse le Morpion et l'opulente Angleterre le Pou, le pou niché dans la tignasse qu'ont blanchie l'âge et la misère. Le Roi déchu inspecte son royaume, le Souverain légitime du continent austral contemple les coapeaux et rognures. 25-26: s'ils n'avaient fait que nous tuer! Mais ils nous ont ravi la liberté, nous ont dépouillé de l'honneur. Jadis nous ne savions pas voler, ni mentir, ni tromper notre frère, ni trahir notre ami 26: Son âme s'exhale en un hoquet empuanti de brandy. C'en est fini de l'Antichtone. 26-26: Fini? non pas. On le retrouvera dans la voirie. Des anatomistes départiront ses os minutieusement d'avec le reste des chiens crevés. Ils scieront la boîte cranienne pour mesurer son épaisseur et jauger sa contenance, diront ce que la cervelle pesait de grammes, étudieront la texture du périose, ne s'épargner ont pas aux délicates mensurations dont ils emplissent les mémoires spéciaux. Puis il vous nettoieront les pièces par le menu, les relieront par les ressorts d'acier. Le squelette blanchi, veri, luisant comme ivoire, dressé en noble attitude, figurera à la place d'honneur du Museum, sur un fond de verlours rouge, dans une vitrine à glace montée sur eucalypte odorant:29: Quand il ne sera plus, le pauvre nègre, on lui découvrira de remarquables aptitudes et des qualités exceptionnelles. En attendant, ceux qui l'ont étudié s'accordent à le dire un grand enfant. Semblable à son cousin d'afrique. Il se donne tout entier au moment présent, oublie vite le passé, se montre insouciant de l'avenir à un degré qui étonne (...) - Comme nous, alors? Partout, l'homme ressemble à l'homme. 31: Mais, remarquait Abel de Rémusat, il sera trop tard pour étudier les hommes, quand il n'y aura plus que des Européens! Les antichtones sont nos acêtres du Cro-Magnon ressuscités par miracle. Ils vivaient notre pré-histoire. Etudier cette mentalité disparue, lui arracher ses secrets, quelle aubaine. Mais notre civilisation avait d'autres soucis. 33: Hé bien! Pour avoir été touché par cette Civilisation, l'Antichtone se meurt. Cet étranger (...). On l'avait acclamé comme un Dieu bienfaisant; il se révéla Démon méchant et terible. Quel désenchantemenet pour les Maoris, Alfoures et Nofoures, quelle désillusion pour les Dayeris, Narrinyéris et Ouolti-Ouoltis! 34: La Civilisation qui a mis nombre de siècles à venir, prononce l'arrêt de mort contre l'Antichtone, parce qu'il ne se civilise pas à la première sommation. L'aîné de l'espèce humaine n'a plus qu'à mourir, le cadet a hâte d'entrer dans l'héritage. 35: Le mal est fait, pourquoi s'attarder en regrets inutiles? (...)Donc brisons là-dessus. Au lieu d'accuser les civilisés de là-bas et de vitupérer leurs agissements, avouons que ces marchands de cuir, c'est nous, et les débitants de laine, nous encore - Faisons mieux. Reconnaissons les Dayéris et les Narringyeris qui sont à nos porte. De Ouatchandis et de Babrorongs nous ne manquons pas, sans parlier des Peaux-Rouges dans le Forez, des Maoris en Brie. Paris ne chôme ni d'Apaches ni d' Aléoutes. Il y a des Papous et des Zoulous dans notre quartier. Aidons à vivre les Khonds et les Andamènes de notre rue. Faut-il que les misérables soient trop loin pou rque nous leur prodiguions nos sympathies? Réserverions-nous notre équité pour les gens de là bas, là bas? N'aimerions-nous le prochain que s'il est aux Antipodes?
You will find it also under my Bibliography R page of course, as all of my 1011 references.
I hope this was food for your thought on this very special day….
Daphné Romy
*and Bin Ladin Crucified if I dare….