Since I travelled so much through the UK with my parents as a child, let say this was my first “conscious” visit to Dorset. Yet these sights are quite familiar to me, actually from both sides of the Channel…and I wrote a similar post two years ago in “Roule Britannia“.

What I love about these shores are their strong identity…a Britishness

I took an almost identical photo two years ago, cf Roule Britannia.https://cosmopolitique.org/2015/07/01/roule-britannia/

that definitely embraces multiculturalism while prevailing over other values and identity markers.

This was obvious three days ago when a terror attack hit Manchester which was up and singing “Don’t Look Back in Anger” from Oasis the very next day.

My only reaction were words of tears once more facing the naked barbarity of an ugly crime. Jean Freymond, my friend and former boss at the Centre d’Etudes internationales had written a premonitory paper, Lecture d’une Tragédie,  in the aftermaths of September 11, 2001. It started with a quotation from Albert Camus in Les Justes,

Tuer des enfants est contraire à l’honneur

So Britain, which is an honorable country, held a minute of silence, then went back to its clubs, terraces and concerts because our civilisation, made of wars, persecutions and bloodshed has finally reached a peak in sharing common values of peace and harmony. It is far from perfect (because “le mieux est l’ennemi du bien”). What it still has to encompass is a higher degree of inclusiveness inside and countering terror by massively attacking  countries in Africa and Asia -and isolated other cases- struggling with inequality with the most powerful weapon: our universal democratic values. This might give some sense of purpose to our blasé children!

To get back to my journey to Guernesey via Dorset…once I realized Poole was nowhere near Liverpool where I originally intended to fly in order to catch my ferry, I remembered wrongly that it was in Dorset that John Turner had painted his landscapes…so much for Dorset, it was Margate in Kent,  but as my friend Branka likes to say, it’s not the destination that counts but the journey!

This is how, as I wanted to have a quick swim at Swanage beach I ended up walking 20 km along a magnificent coast…as pretty as the Sussex …with the reward of white sandy beaches, lovely beach cabins, fabulous meadows and spectacular mansions and Corfe Castle all this in a rather popular and simple atmosphere!

This Old Harry made me walk for six hours (this includes my many stops!)

Thanks to my guide-taxi I learned that Poole is the second natural harbour in the word, right after Sydney’s Darling Harbour!And after the shore came other views on Old Harry by Ferry. definitely my favourite mode of transportation these days, to reach Guernesey which had left me with an unfinished taste last February when I visited the Anglo-Norman islands but didn’t quite get my fill of Hugo…as his Hauteville House was closed for the winter. However, the lady who informed me of her deep regrets also told me that the House would undergo major refurbishments and would be closed for at least  two years as of September 2017…yet Vincent, my childhood friend, kept insisting:

Chez VH, la cheminée Louis XIVeme…, le plafond aux assiettes, le bureau aux diables qui lancent des flammes 🔥, le système de miroirs de surveillance, bref, le délire ambiant au charme insaisissable !!! Et un bon pub après !

Well…I’m not quite sure about which Louis style this was as this house is very much like Hugo, whose presence is almost palpable throughout the visit, from darkness 

A kind of theist temple dedicated to Homer, Shakespeare and Molière

Recto of the door…

to theatrical settings

…verso of the door

and multiple references to death…and to light after death as well as amazing vistas!

The view from Hugo’s bed

Guernesey flowers, mostly from Hugo’s House splendid garden where you can read his books
  1. Traveling along these Norman shores fills my heart and sight with glorious images and admiration for these once francophone territories lost to my mother tongue despite an official bilingualism…I let you judge …it might be guernesiais for all I know!

Allow me to conclude with some excerpts of Toilers of the Sea, an affectionate book, full of humour and admiration by its most famous inhabitant in grateful exile.

Victor Hugo, Travailleurs de la mer, La Bibliothèque électronique du Québec Collection À tous les vents Volume 80 : version 1.01 (1ere edition 1866)

English Version click here

En exergue (repris sur sa statue dans les Candie Gardens): Je dédie ce livre au rocher
d’hospitalité et de liberté, à ce coin de vieille terre normande où vit le noble petit peuple de la mer, à l’île de Guernesey, sévère et douce, mon asile actuel, mon tombeau probable. V.H.

72: Mess Lethierry était guernesiais, c’est-à-dire normand, c’est-à-dire anglais, c’est-à-dire français.Il avait en lui cette patrie quadruple, immergée et comme noyée dans sa grande patrie l’Océan. Toute sa vie et partout, il avait gardé ses mœurs de pêcheur normand.

78:Ces marins des Channel-Islands sont de vrais vieux Gaulois. Ces îles, qui aujourd’hui s’anglaisent rapidement, sont restées longtemps autochtones. Le paysan de Serk parle la langue de Louis XIV.

Il y a quarante ans, on retrouvait dans labouche des matelots de Jersey et d’Aurigny l’idiome marin classique. On se fût cru en pleine marine du dix-septième siècle. Un archéologue spécialiste eût pu venir étudier là l’antique patois de manœuvre et de bataille rugi par Jean Bart dans ce porte-voix qui terrifiait l’amiral Hidde.

Le vocabulaire maritime de nos pères, presqueentièrement renouvelé aujourd’hui, était encore usité à Guernesey vers 1820. Un navire qui tient bien le vent était « bon boulinier »; un navire qui se range au vent presque de lui-même, malgré ses voiles d’avant et son gouvernail, était un « vaisseau ardent ». Entrer en mouvement, c’était « prendre aire » ; mettre à la cape, c’était « capeyer » ; amarrer le bout d’une manœuvre courante, c’était « faire dormant » ; prendre le vent dessus, c’était « faire chapelle » ; tenir bon sur le câble, c’était « faire teste » ; être en désordre à bord, c’était « être en pantenne » ; avoir le vent dans les voiles, c’était « porter-plain ». Rien de tout cela ne se dit plus.

Aujourd’hui on dit : louvoyer, alors on disait : leauvoyer ; on dit : naviguer, on disait : naviger ; on dit : virer vent devant, on disait : donner vent devant ; on dit : aller de l’avant, on disait : tailler de l’avant ; on dit : tirez d’accord, on disait : halez d’accord ; on dit : dérapez, on disait : déplantez ; on dit : embraquez, on disait : abraquez ; on dit : taquets, on disait : bittons ; on dit : burins, on disait : tappes ; on dit balancines, on disait : valancines ; on dit : tribord, on disait : stribord ; on dit : les hommes de quart à bâbord, on disait : les basbourdis.

Tourville écrivait à Hocquincourt : nous avons singlé. Au lieu de « la rafale », le raffal ; au lide « bossoir », boussoir ; au lieu de « drosse », drousse ; au lieu de « loffer », faire une olofée ; au lieu de « élonger », alonger ; au lieu de « forte brise », survent ; au lieu de « jouail », jas ; au lieu de « soute », fosse ; telle était, au commencement de ce siècle, la langue de bord des îles de la Manche. En entendant parler un pilote jersiais, Ango eût été ému. Tandis que partout les voiles faseyaient, aux îles de la Manche elles barbeyaient. Une saute-de-vent était une « folle-vente ». On n’employait plus que là les deux modes gothiques d’amarrage, la valture et la portugaise. On n’entendait plus que là les vieux commandements : Tour-et-choque !

– Bosse et bitte ! – Un matelot de Granville disait déjà le clan, qu’un matelot de Saint-Aubin ou de Saint-Sampson disait encore le canal de pouliot.

Ce qui était bout d’alonge à Saint-Malo était à Saint-Hélier oreille d’âne. Mess Lethierry, absolument comme le duc de Vivonne, appelait la courbure concave des ponts la tonture et le ciseau du calfat la patarasse. C’est avec ce bizarre idiome entre les dents que Duquesne battit Ruyter, que Duguay-Trouin battit Wasnaer, et que Tourville en 1681 embossa en plein jour la première galère qui bombarda Alger.

Aujourd’hui, c’est une langue morte. L’argot de la mer est actuellement tout autre. Duperré ne comprendrait pas Suffren.

La langue des signaux ne s’est pas moins transformée ; et il y a loin des quatre flammes, rouge, blanche, bleue et jaune de La Bourdonnais aux dix-huit pavillons d’aujourd’hui qui, arborés deux par deux, trois par trois, et quatre par quatre, offrent aux besoins de la communication lointaine soixante-dix mille combinaisons, ne restent jamais court, et, pour ainsi dire, prévoient l’imprévu.

148: Quoique guernesiais, et assez pur sang, on l’appelait dans l’île « le français», à cause de son esprit improper.

152:Vouloir faire son enfant heureux trop tôt, c’est peut-être une imprudence.

208:Disons-le une fois pour toutes, le Guernesey dont il est question dans ce livre, c’est l’ancien Guernesey, qui n’existe plus et qu’il serait  impossible de retrouver aujourd’hui, ailleurs que dans les campagnes. Là il est encore vivant, mais il est mort dans les villes. La remarque que nous faisons pour Guernesey doit être aussi faite pour Jersey. Saint-Hélier vaut Dieppe ; Saint-Pierre-Port vaut Lorient. Grâce au progrès, grâce à l’admirable esprit d’initiative de ce vaillant petit peuple insulaire, tout s’est transformé depuis quarante ans dans l’archipel de la Manche. Où il y avait l’ombre, il y a la lumière.

229:La première pensée des enfants avait été de s’enfuir ; la seconde fut de s’approcher. Ils n’avaient jamais vu cette maison-là à cette heure-là. La curiosité d’avoir peur existe. Ils avaient un petit Français avec eux, ce qui fit qu’ils approchèrent.
On sait que les Français ne croient à rien.

263:Le moulinet tourne comme monsieur
Talleyrand. On pourrait mettre ce moulinet-là
dans le Dictionnaire des girouettes. C’est un bijou.

265: Voulez-vous cinq louis ?
– Non, six. Un par trou.

– Eh bien, six napoléons.

– Je veux six louis.

– Vous n’êtes donc pas bonapartiste ? Vous
préférez un louis à un napoléon!
Parisien dit Peaurouge sourit.
————– Napoléon vaut mieux, dit-il, mais Louis vaut plus.

673-4: Tous les idéals étant admis, si l’épouvante est
un but, la pieuvre est un chef-d’œuvre.

La baleine a l’énormité, la pieuvre est petite ;
l’hippopotame a une cuirasse, la pieuvre est nue ;
la jararaca a un sifflement, la pieuvre est muette ;
le rhinocéros a une corne, la pieuvre n’a pas de
corne ; le scorpion a un dard, la pieuvre n’a pas de dard ; le buthus a des pinces, la pieuvre n’a pas de pinces ; l’alouate a une queue prenante, la pieuvre n’a pas de queue ; le requin a des nageoires tranchantes, la pieuvre n’a pas de nageoires ; le vespertilio-vampire a des ailes onglées, la pieuvre n’a pas d’ailes ; le hérisson a des épines, la pieuvre n’a pas d’épines ;
l’espadon a un glaive, la pieuvre n’a pas de glaive ; la torpille a une foudre, la pieuvre n’a pas d’effluve ; le crapaud a un virus, la pieuvre n’a pas de virus ; la vipère a un venin, la pieuvre n’a pas de venin ; le lion a des griffes, la pieuvre n’a pas de griffes ; le gypaète a un bec, la pieuvre n’a pas de bec ; le crocodile a une gueule, la pieuvre n’a pas de dents. La pieuvre n’a pas de masse musculaire, pas de cri menaçant, pas de cuirasse, pas de corne, pas de dard, pas de pince, pas de queue prenante
ou contondante, pas d’ailerons tranchants, pas d’ailerons onglés, pas d’épines, pas d’épée, pas de décharge électrique, pas de virus, pas de venin, pas de griffes, pas de bec, pas de dents. La pieuvre est de toutes les bêtes la plus formidablement armée. Qu’est-ce donc que la pieuvre ? C’est la
ventouse.

731: La cloche du port

Le Saint-Sampson d’aujourd’hui est presque une ville ; le Saint-Sampson d’il y a quarante ans était presque un village.

Le printemps venu et les veillées d’hiver finies, on y faisait les soirées courtes, on se mettait au lit dès la nuit tombée. Saint-Sampson était une ancienne paroisse de couvre-feu ayant
conservé l’habitude de souffler de bonne heure sa chandelle. On s’y couchait et on s’y levait avec le jour. Ces vieux villages normands sont volontiers
poulaillers.


References :

In Guernesey:

Ziggurat hotel … well worth the 125 steps you need to climb to reach it!

Christies Restaurant

Steve Martin guide with car

High Tea @ OGH (Old Government House)

Tour of the Island for 1 £ with gg buses

Castel Cornet and St Peter Port

In Poole, Dorset:

The Plantation Hotelclean and cosy with super friendly staff, literally 1 mn from the beach. Great garden. Great breakfast. Dinner was so so.

Grovefield Manor: quaint and B&B type of Agatha Christie Boutique Hotel. Very close to Branksome Dene Chime beach. Unbelievably clean, spotless and quite cosy! But you have to leave at 10 which was a nuisance!
Swanage Ferry 

Shell Bay Seafood Restaurant…with a view and super fresh fish

Rick Weinstein Gastro restaurant: it started off on a wrong footing despite the amazing view…as my hake fritters were largely overcooked . I wouldn’t have bothered complaining if my waitress has not asked me whether everything was to my taste…to which I had to admit a slight problem. My plate was immediately removed and a mouth melting fritter took its place. As for the cod curry, it was out of this world, accompanied by a very tasty white rice. Hats off!!!

Rick Stein’s passion fruit pavlova

The Bankes arms : lovely Pub near Harry’s rock (well…a mile away but who counts?!) with a large garden overlooking the coast.

Friendly taxi @+44 7774 559855: after 20 km and a major sunburn I had a tour of all I had missed in my walk and a lovely chat!

Breezer Bus to tour Purbeck

Blogs:

blog Argoul sur Les Justes

(Dis)United Kingdom 

Sur les Îles anglo-normandes (le Petit Futé)

Guernesey by William Sheller (merci Cendrine Massel!).

Jersey Guernesey by Marie-Paule Belle (merci Ingrid!), à 7:40…je ne l’ai pas trouvée en solo.

Émission de Stéphane Bern sur Hauteville House et Secrets d’Histoire, Victor Hugo La face cachée du grand homme 

And some views of sunrise on May 28th, 2017


5 thoughts on “Channel wanderings

  1. eh bien quel beau voyage ! Jersey Guernesey me rappelle la chanson de Marie-Paule Belle.

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