15 octobre 2019
En marge de la conférence de Steven Pinker.
Dans la longue durée, l’histoire retombe sur ses pieds. Mais dans sa marche vers demain, elle tend à faire de très grands écarts. Steven Pinker a raison lorsqu’en se plaçant dans des perspectives séculaires, voire millénaires, il fait état des progrès manifestes de l’humanité sur la plupart des fronts. En s’appuyant sur des données, il en démontre le côté indiscutable. Mais se voulant optimiste, il occulte en partie cette réalité. Car le cheminement de l’histoire a tendance à être chaotique. Et que souvent par moment, elle est vécue comme chaotique et prend des dehors de tragédie.
Le défi est de naviguer la route d’un progrès dont on peut imaginer qu’il se matérialisera en en minimisant la dimension chaotique.
En d’autres termes, il s’agit d’optimiser le parcours de l’histoire. Ad Augusta per angusta, mais avec le minimum d’angusta.
Le professeur de psychologie Steven Pinker a donné une conférence publique à l’Université de Genève lundi 14 octobre 2019. Considéré par le magazine «Time» comme l’une des cent personnes les plus influentes au monde, il a expliqué «Pourquoi notre monde se porte mieux».
Le professeur canado-américain de l’Université de Harvard revient sur l’histoire de l’humanité, mais aussi sur les défis majeurs qui se présentent à elle, à l’image du changement climatique ou des armes nucléaires. Il entend démontrer pourquoi le monde du 21e siècle qui semble sombrer dans le chaos n’est qu’une illusion.…et à sa brillante démonstration à laquelle j’aimerais tant croire, je préfère le pragmatisme éclairé d’un Jean Freymond dont le commentaire figure en exergue.
Dire que le monde se porte bien, c’est le privilège de ceux qui ne prennent pas le RER…moi qui adore Dickens, j’y retrouve tous ses personnages.
On y rencontre de merveilleux sourires mais ce sont ceux de l’élégance du désespoir….À propos de désespoir, la Fondation Bodmer a donné à l’infatigable Pierre Hazan
(médiateur au Rwanda, en ex Yougoslavie, très actif en Afrique, correspondant du Temps et de Libération pour les questions de justice internationale, Harvard Law School etc.) la mission de questionner le diptyque guerre&paix, ce qu’il fait au travers d’interrogations et de témoignages, lettres, traités , ouvrages essentiels ou infâmes ..
Après avoir eu infiniment d’intérêt à suivre son exposition sous sa houlette le 13 octobre, j’ai assisté à sa conférence du 15 octobre.
Cette expo lui tenait à cœur car “on est plus proches de la hache de guerre que du bâton de paix” dit-il en pleine crise Europe-Migrations-Turquie….
Refusant de se situer en surplomb mais plutôt en pleine actualité, il interroge la relation entre guerre et paix en temps de montée des populismes, sur le dialogue humanitaire et le processus de paix.
Faut-il inviter le diable à table? Quelle table? Quelle invitation? Quel sera le menu?
Le diable, c’est toujours l’autre comme le prouve la première partie de l’exposition. On tue l’autre mentalement avant même de le tuer réellement.
Pour les gens des Balkans, la Bataille du Champs des Merles s’est déroulée hier… alors qu’elle date de 1389…
On relève également des contradictions liées à la médiatisation (et je rajoute aux vérités alternatives) qui font des Kurdes tantôt des héros tantôt des terroristes selon la chaîne de télévision que vous regardez !
L’histoire est instrumentalisée de manière permanente.
Et Hazan de citer Ariel Sharon lors de l’attaque dans le proche-Orient en 1982
nous allons traquer Hitler jusque dans son bunker
ah la la, décidément tu es une chroniqueuse précieuse !!!
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