et se retrouver 24 heures plus tard au cœur des favelas
, mais aussi des immeubles bobo de l’extraordinaire Sao Paulo,
cela donne des envies de poésie.
Ce qui frappe d’emblée dans cette métropole tentaculaire et inaccessible par son ampleur, c’est la variété, les contrastes saisissants des ces immeubles de riches devant la Favela de Paraisopolis

, la végétation luxuriante et surtout le sourire, la gentillesse, la simplicité de tous les contacts.
A me voir si bien accueillie, j’en ai le cœur serré en pensant à l’accueil que nous, Européens, réservons à nos touristes hôtes de passage. J’imagine le choc qu’éprouvent les Thaïlandais, Brésiliens et autres Laotiens devant l’indifférence à l’autre.
Même dans l’une des principales mégapoles mondiales, on se sent regardé, non pas en tant que touriste mais en tant que personne.
A la petite ballerine rencontrée chez Berbela où elle aime fureter, Berbela a dit que la richesse des gens se lisait dans leurs yeux et pas dans leur portefeuille, et il était évident qu’il le croyait. Cet artiste magicien qui transforme les boulons et autres courroies automobile en musée animalier qui lui rappelle son Nordeste natal ne vent pas ses œuvres, il dit ne pas arriver à s’en séparer. Certes, il se lance dans les modèles réduits à un prix lui aussi dérisoire mais ce qui compte est ailleurs, dans la rencontre ! Ainsi, cette petite fille qui ne sait rien de l’Europe, rêve déjà d’y danser. Voici quelques unes des bestioles surgies de l’univers improbable de cet artiste au coeur gros comme ça!
Je n’ai pas rencontrer Estevao, le Gaudi des Favelas, seulement sa petite femme bien courageuse qui est à la fois son attachée de presse et sa femme de ménage chargée de nettoyer une maison improbable qui rappelle plus Alice au Pays des Merveilles que le Parque Guell à vrai dire, malgré des similitudes qui restent saisissantes.
Il y a de la poésie dans la fraicheur de ces approches artistiques au sein des favelas. Celle de la Vila Andrade à Paraisopolis est, certes, moins mal lotie que d’autres favelas de la grande banlieue de Sampa, mais cela reste un endroit où les victimes des intempéries du Nordeste sont venus se reconstruire, à la fois solidaires et solitaires, proches et accueillants, méfiants tout de même, artistes et magouilleurs en tout genre. Ainsi, certains quartiers traversés étaient-ils des domaines de bandes de dealers, parait-il, mais soit ils dormaient encore, soit nous ne les intéressions pas, toujours est-il que c’est le sourire et la simplicité qui m’ont interpelée.
Par ailleurs, au-delà des différences sociales, il y a le grand brassage culturel qui fait du Brésil la capitale mondiale du métissage, indiens-européens, indiens-africains, et toutes les combinaisons entre tous ceux-là.
Un nom d’origine japonaise, comme Itake, n’est que le reflet d’une réalité authentiquement brésilienne.
Je suis venue voir le musée des immigrants, l’Ellis Island Paulista…le voilà fermé pour travaux, les œuvres de la peintre Itake, également en restauration…pas grave, je les retrouve au MASP le lendemain! mais en parlant de restauration, j’ai rencontré son fils par hasard, le génial architecte Ruy Itake
et Berbela ou Estevao qui n’étaient pas prévus au programme….je vais donc laisser comme d’habitude le hasard bien faire les choses car la beauté du voyage réside dans ses multiples imprévus !
Images, saveurs, mélanges de cultures et d’origines, “fusion cuisine” avant la lettre, je vous envoie mes pensées renversées et renversantes de la ville qui sait mélanger les genres par delà de bien réels fossés économiques. Vous ne verrez pas ici les trop nombreux clochards dormants à même le sol un peu partout dans le centre-ville, ce n’est pas le genre de photos plaisantes à prendre, mais il n’y a aucune agressivité, un simple mais dramatique constat de la multiplicité des sentiments autant que leur confusion.
j’adore décidément te lire, tu as la capacité de faire voyager tes lecteurs par des descriptions si vivantes et de dire tes ébranlements intérieurs avec beaucoup de délicatesse. ces photos sont renversantes, émouvantes, et je suis triste en pensant à l’écart d’accueil entre là-bas et ici…. si jamais tu vas au coeur de l’Amazonie, tu peux croiser Alice dans la tribu Surui… tu peux aussi regarder le site Aquaverde pour en savoir plus…. à plus au marché !!!
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Je pars ce soir en Amazonie… Qui sait?!… C’est probablement chercher une aiguille dans une botte de foin en 5 jours cependant !!! Mais je pars aussi voir des autochtones 😉
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