Les circonstances actuelles me poussent à éviter les foules et les propos imbéciles…quoi de mieux que les îles alors…soit, mais en passant par l’immense et splendide Bordeaux avant pour faire mes provisions de civilisation.
Plus de 30 ans sont passés depuis ma venue, universitaire débutante, à ma première conférence de sociolinguistique…je me souviens juste de la très belle mairie où n’était pas présent Chaban et des caves de St Emilion…et de mon cher patron de thèse, Maurice Gauthier…il me fallait une raison de revisiter ce classique, ce fut l’annonce de l’ouverture de la Cité du Vin.
Ce qui m’a motivée également est l’actualité mondiale absolument épouvantable, délirante, inconséquente et irresponsable. Que faire alors? Crier avec les loups? Passer pour une autre Cassandre? Ou profiter simplement de ce que la vie offre à certains et remercier le ciel de faire partie de ces certains?
J’aimerais faire plus, mais je n’en ai plus le cœur. Je suis révoltée devant la stupidité, la myopie politique, et surtout l’incroyable inculture désormais prônée comme seule valeur réaliste. Je pense que les libéraux avant la Révolution française, les juifs “jäcke” allemands des années 30 ont connu ce sentiment et dans le meilleurs des cas ils se sont suicidés. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’assister à un suicide collectif de la pensée et de la raison.
Impuissante, je fuis en toute conscience ce siècle et me réfugie dans mes mondes, celui du XVIIIème bordelais, celui du Carpe Diem gastronomique dont Bordeaux est incontestablement une capitale, à l’image de cette ta
rte au citron meringuée revisitée de la Cuisine en Ville, les alliages savoureux du Quatrième Mur
, le bœuf Wellington du Comptoir Cuisine, l’assiette
du Bar à vin du CIVB ou du tout simple Le Bordeaux qui allie le passé anglais au présent multiculturel que tous ces chefs talentueux savent faire vivre et prospérer! Des marchés tels que celui des Capucins (celui de St Michel était fermé pour cause d’intempéries…) où l’on achète des truffes que l’on déguste entre amis sous d’autres tropiques et où l’on savoure les plus fraîches des huîtres, où l’on asiste à d’excellentes représentations théâtrales au TNBA TNBA en demeurant dans un adorable hotel particulier et en s’instruisant à la Cité du Vin ou au Musée des douanes pour ne nommer que quelques unes de mes activités l’espace d’un petit week-end. Voyageurs pressés, je vous préviens cependant que l’aéroport de Bordeaux est un remède contre les voyages…il faut s’armer d’une infinie patience tant à l’aller qu’au retour, même si vous arrivez d’un aéroport français comme Genève (et oui…il est bi- mais Bordeaux s’en fout!).
Alors pour une immense tranquillité, surtout en février, il y a aussi les îles anglo-normandes ou britanniques. Je vous laisse méditer sur ce petit medley des délicieuse Jersey, sublime Guernesey, ou encore l’Île de Man chère à mon cœur, notamment car c’est la seule ligne de bus qui t’invite à saluer les fées en passant devant le Fairy Bridge…ce qui, convenon-en, n’a pas de prix!
PS. Ne ratez pas les extraordinaires sites néolithiques les Hougues Bie (Jersey) et Dehus (Guernesey)
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