On change de siècle
a dit Jean Viard, directeur de recherche associé au Cevipof CNRS
« On change de société »
dit Annie Ernaux dans sa lettre ouverte au président ce matin sur Inter, expliquant que les « petites gens et les fonctionnaires sous payés, infirmières, aides-soignants, caissiers de supermarché, profs, camionneurs, facteurs, flics, médecins des hôpitaux qui criaient il y a peu » leur colère et leur désarroi (auxquels j’ajoute volontiers agriculteurs acculés au suicide), bref les local heroes, sont ceux vont nous permettre de survivre et gare à qui l’oubliera, la pandémie ouvrant de toute manière une nouvelle ère aseptisé, méfiante, écologiquement correcte.

Partout ce ne sont qu’effarement, incompréhension, stupéfaction, indécision et attente résignée…. on cherche plus les coupables que les remèdes et on en arrive même à désigner certains remèdes comme coupables. Dans ces circonstances, j’en suis venue à me détacher de la radio. Certes je l’écoute encore mais incroyablement moins qu’il y a 18 jours… Aussi aberrant que ce soit, cela fait 18 jours que la porte que nous ouvrons le plus souvent est celle de notre congélateur !

L’art étend ses droits sur l’humour…qui ne désarme pas si facilement !

La nature Elle aussi prend vite sa revanche sur notre société de surconsommation. On ne compte plus les oiseaux qui chantent en plein Paris, les hérissons qui ne craignent plus les voitures…. toute une faune remplaçant les touristes cloîtrés !


Et pendant ce temps là, la petite prof que je suis mène sa petite vie confinée. Levée vers sept heures comme toujours, je m’empresse de faire mon lit que je ne retrouve que tard le soir. Je me promets de faire de la gym mais ne trouve pas le temps, en tout cas pas tous les jours…!
J’ai fini la journée comme tous les lundis depuis trois semaines par un apéro dînatoire avec mes trois copines. Leur moral est bon, l’une en Bourgogne, les deux autres à Genève et nous avons échangé bonnes adresses, bonne lecture, bons plans pour se cultiver et potins en tout genre. Le principal restant notre tour de taille à la sortie !




Il me reste à prendre congé de vous à mon heure habituelle, 23h30, pour retrouver mon commissaire vénitien dont les aventures que je dévore en général en deux soirées s’étalent sur trois soirs déjà et je m’en suis qu’à la moitié. Partout autour de moi, ce sentiment de moins lire alors que précisément pour une fois on aurait le temps de le faire (pour les vieux comme moi en tout cas ! ) … Le plaisir est moins vif puisqu’on ne vole pas au temps. Faites attention à vous, je vous aime, bonne nuit ou bon matin selon que vous appartenez à l’un ou l’autre de ses clans de lecture.