Journée sportive et paisible aujourd’hui. Nous avons appris hier que le confinement durerait jusqu’au 11 mai en France mais il semble qu’ici à Genève on s’oriente vers une sortie le 27 avril… selon la lettre de notre direction qui d’évidence ne sait pas grand chose mais tenait à nous le faire savoir… lorsqu’on ne peut rien contre le cours des événements, autant se laisser aller avec le courant. En l’occurrence je ne vois pas trop ce que nous pourrions faire d’autres. Je me refuse à spéculer, planifier ou organiser quoi que ce soit. Je ne suis ni optimiste ni pessimiste, simplement je vis l’instant exceptionnel en essayant de le vivre au mieux !
Deux grandes balades m’ont conduite en ville le matin et savourer les couleurs citadines sous une bise déchaînée
Parc de la grange au petit matin Une courageuse baigneuse ! Baby plage sous bise
Et cet après-midi un nouveau tour dans les champs vers Jussy avec ma copine Ingrid bien en peine après avoir fait euthanasié son vieux matou, Théo… ainsi va la vie, je me rappelle de notre immense peine à la mort de notre Tiger et compatis !
Juste un coup d’œil au journaux pour apprendre dans Le Monde que l’anagramme de chauve-souris est « souche à virus », ce qui est à la fois inquiétant et pourtant une bonne nouvelle…
La chauve-souris, alliée ou ennemie ?
Si nous parvenions à comprendre l’ensemble des mécanismes à l’œuvre dans le système immunitaire des chauves-souris, nous pourrions certainement mieux nous préparer à affronter les virus à venir, nous en inspirer pour développer des traitements. Et sauver des vies. » Les pouvoirs de la chauve-souris mis au service de la sécurité des humains : jusqu’ici, seul DC Comics avait osé en rêver.
Par Nathaniel Herzberg, Le Monde daté du 15 avril 2020, p. 22
Un autre article du monde du 15 avril revient sur la gestion catastrophique de la crise en Lombardie. Selon Roberto Saviano,
Si paradoxal que cela puisse paraître, le point faible de la Lombardie réside dans son dynamisme économique et dans l’étendue des relations tissées avec l’étranger, et notamment avec la Chine. Dans les vallées bergamasques laminées par le virus (certains parlent déjà de toute une génération supprimée), des milliers de petites entreprises industrielles prospèrent. (…)Aujourd’hui, nous savons que pour éviter de confiner des ouvriers indispensables aux chaînes de montage et qui, surtout dans le cas des toutes petites entreprises, ont dû choisir entre la vie et le travail, on a favorisé une diffusion massive de la contagion. (…)Les sirènes des ambulances couvrent encore les voix de tous les proches des personnes mortes à cause d’une série d’erreurs ayant accentué l’effet de la contagion. Mais bientôt viendra le temps des poursuites à l’encontre de tous ceux qui ont manqué à leurs devoirs. (…)Le fait de naître et de grandir dans le sud de l’Italie, un des territoires les plus pauvres d’Europe, m’a donné des outils pour comprendre aujourd’hui ce qui va arriver demain.(..) Mais le virus a révélé l’hérésie d’une approche purement économique et managériale de la chose publique telle qu’elle se pratique dans un territoire très riche, où le travail est un impératif et où la dimension individualiste est poussée à son paroxysme.(…) Le paradoxe de cette crise a presque valeur d’enseignement philosophique. (…)Nous sommes arrivés à ce dilemme : mieux vaut-il mourir de la maladie ou de la récession ?
Roberto Saviano, La faiblesse, c’est de se croire invincible, le Monde, 15 avril 2020 p. 27 (Idées )
Et Bill Gates exhorte le monde à prendre conscience de son interdépendance et à s’organiser encore mieux.
le Covid-19 a submergé des villes comme New York, mais les chiffres suggèrent qu’un hôpital de Manhattan, à lui seul, dispose de plus de lits en soins intensifs que n’en ont la plupart des pays africains. Des millions de personnes pourraient mourir.(…)C’est pourquoi nous avons besoin d’une approche globale pour lutter contre cette maladie. (…)Je crois beaucoup au capitalisme, mais certains marchés ne fonctionnent tout simplement pas en temps de pandémie, et celui des fournitures vitales en est un parfait exemple. Le secteur privé a un rôle important à jouer, mais si notre stratégie de lutte contre le Covid-19 se fonde sur la loi du plus offrant, cette maladie fera encore plus de victimes qu’elle n’en ferait autrement.(…)Ceci m’amène à mon deuxième conseil à l’attention des dirigeants : il est impératif d’allouer des fonds suffisants à la recherche et développement pour développer un vaccin.(…)Il y a trois ans, notre fondation [la Fondation Bill et Melinda Gates], le Wellcome Trust et divers gouvernements ont lancé la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies – la CEPI. L’objectif était d’accélérer le processus de test des vaccins et de financer en premier lieu de nouvelles méthodes plus rapides d’immunisation. Si un nouveau virus devait commencer à se propager dans le monde entier, nous voulions être prêts.La CEPI développe déjà au moins huit vaccins potentiels pour le Covid-19, et les chercheurs sont confiants dans le fait qu’ils en auront au moins un de prêt d’ici dix-huit mois. Il s’agira alors du délai le plus court de l’histoire entre l’apparition d’un nouveau pathogène et le développement d’un vaccin pour s’en protéger. De nombreux pays ont contribué à la CEPI au cours des deux dernières semaines, mais la coalition a besoin d’au moins 2 milliards de dollars [environ 1,8 milliard d’euros] pour financer ses travaux. (…)Depuis vingt ans, j’encourage les dirigeants du monde à investir dans la santé des populations les plus pauvres du monde, en essayant de les convaincre que c’est la bonne chose à faire. Mais les pandémies nous rappellent qu’aider son prochain est non seulement la bonne chose à faire, c’est également intelligent. Après tout, l’humanité n’est pas uniquement liée par des valeurs communes et des liens sociaux. Nous sommes aussi reliés les uns aux autres sur le plan biologique par un réseau microscopique de germes qui lient la santé d’une personne à celle de toutes les autres. Dans cette pandémie, nous sommes tous interconnectés. Notre réponse doit l’être également.
Pour une approche globale de la lutte contre le Covid-19, Bill Gates, Le Monde, idées p. 28
Enfin, le 3ème portrait de ma galerie sera pour Anita, ma petite parisienne chérie toujours habillée pour la circonstance ni trop ni trop peu, avec un sens des réalités qui m’épate! Rencontrée dans une association de parents d’élèves du lycée international de Ferney Voltaire, c’est très vite devenu une amie et surtout mon hôtesse merveilleuse dans une île qu’elle m’a fait découvrir et dont je parle peu car « il y a déjà trop de gens ! ». D’origine alsacienne, elle m’a permis une incursion mémorable dans Colmar et surtout, comme Ingrid, c’est une amie toujours attentive et à l’écoute, de ces amitiés solides qui expliquent qu’année après année nous nous influencions mutuellement, moi vers plus de pragmatisme (mais y’a du chemin !) et elle vers plus d’épicurisme ! Je n’oublierai jamais un Pessach passé chez elle où elle avait retourné l’île avec Michel, son merveilleux mari pour me trouver des Matsot car j’avais dû partager mon paquet avec sa voisine ! Anita m’a emmenée à l’église et je l’ai emmenée à la synagogue… on appelle ça l’amitié !
La vie est faite de ces belles rencontres qui perdurent et s’enrichissent à chaque étape de la vie que nous aimons célébrer avec du bon vin….! Le’Haim
Quant à la récolte de ce jour, elle répond au président Macron … mais pas que… entre réouverture des écoles et annulations des festivals, occupations des 4 prochaines semaines et cohabitation (un partout !)… de quoi sourire un peu !
Dessin de Plantu Le Monde
Bonne nuit les amis, continuez comme ça et ce sera bientôt la fiesta ! Je vous aime !