Ce 43e jours de confinement est également le premier jour du Ramadan. À nos amis musulmans de connaître les joies des festivités par écrans interposés… La situation que nous vivons tient du bal dantesque sur des charbons ardents !

En France, l’échec tragique de la mise en place d’un système efficace avec trois semaines de retard signe très probablement, en tout cas je l’espère, la mort du centralisme bureaucratique. L’excellent article ci-dessous, faisant suite à un article précédent que j’avais déjà cité, revient sur l’imbécile ignorance des différents services entre eux et de la hiérarchisation poussé à un extrême bureaucratique mortel. À ma connaissance, Emmanuel Macron a été élu pour balayer ce genre d’inepties. Il ne lui reste plus très longtemps pour faire enfin ce ménage. À défaut c’est lui qui sera balayé. J’ai beau avoir mis une certaine distance entre les informations et moi, faute de pouvoir d’une quelconque manière influencer le cours des choses, je suis tout de même absolument effarée qu’en trois mois le monde soit passé du bruit et de la fureur à un silence résigné: on courbe l’échine en espérant ne pas faire les frais de cette charretée macabre approchant les 200.000 morts et le million de malades… mais ce n’est qu’un début …!
Tests : pourquoi la France a pris autant de retard
(…) Outre les difficultés d’approvisionnement en machines et en kits de détection sur un marché international tendu, les atermoiements du gouvernement sur le sujet, les corporatismes, la complexité de l’écheveau administratif et une série de blocages réglementaires ont fait perdre de précieuses semaines à la France dans la course au dépistage.
L’une des clés du retard tient à la sous-utilisation des laboratoires publics. Comme l’a révélé l’hebdomadaire Le Point le 3 avril, les laboratoires vétérinaires départementaux ont proposé, dès le 15 mars, leurs services d’analyse aux préfectures et aux agences régionales de santé (ARS). Leurs capacités sont considérables : l’Association française des directeurs et cadres des laboratoires vétérinaires publics d’analyses (Adilva) les évalue à environ 100 000 tests par semaine. Mais pendant plus de quinze jours, aucune réponse n’est apportée par les autorités sanitaires à cette proposition.
(…)Aurèle Valognes, présidente de l’Adilva. « On sent maintenant que les choses sont en train de bouger et plusieurs conventions sont signées ou en cours de signature. Mais il y a vraiment eu du retard à l’allumage. »
(…)« Mon labo est l’un des seuls à avoir réussi à surmonter tous les obstacles administratifs pour se rendre utile dans cette crise, explique le généticien Philippe Froguel (CNRS), directeur de la plateforme de génomique LIGAN, à Lille (Hauts-de-France). De toute ma carrière, je n’ai jamais été confronté à une épreuve bureaucratique aussi complexe et stressante. » Le chercheur lillois s’est manifesté dès le 12 mars, dit-il, auprès du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Lille. « Je me suis fait engueuler comme un gosse,raconte-t-il. On m’a clairement demandé de rester à ma place et de continuer à faire mes petites recherches. »
Piqué au vif, le chercheur adresse à Matignon une note explicitant la nécessité de modifier la réglementation, pour permettre aux laboratoires publics, des services vétérinaires ou de l’enseignement supérieur et la recherche, de participer au dépistage. C’est cette note qui est à l’origine des décrets et arrêté du 5 avril ouvrant le dépistage du Covid-19 aux laboratoires publics.
Pour M. Froguel, le blocage tient, en partie, au fait que la réquisition des laboratoires publics est une prérogative préfectorale, alors que le pilotage du système de soin est celle des ARS. « Or ce sont deux administrations qui ne se connaissent pas », dit le chercheur. D’autres scientifiques contournent le contrôle de l’administration faute d’avoir pu signer de convention avec des hôpitaux ou des laboratoires.
Pour faire face à ces difficultés d’approvisionnement, le gouvernement a rassemblé, mi-avril, tous les acteurs publics et privés au sein d’une « Cellule tests », dont la dernière réunion s’est tenue le 21 avril. Cette cellule rassemble les besoins des laboratoires médicaux en matériel et, c’est ensuite l’Etat qui passe les commandes ainsi groupées.« Face à des acteurs qui pèsent très lourd sur les marchés, il est important que nous puissions bénéficier d’une telle force de frappe, détaille le responsable d’un laboratoire d’analyses biologiques privé. Le gouvernement se décide enfin à sortir d’une vision hospitalo-centrée et à nous mettre en première ligne. » Tous les professionnels interrogés se félicit
Stéphane Foucart et Stéphane Horel, Le Monde, 25 avril 2020

Toujours plus effarant et ce n’est même pas encore le plus hallucinant, Trump a décidé de suggérer des pistes aux scientifiques qui ont eu le tort de ne pas régler le problème du covid en trois semaines ! Parmi ces pistes brillantissime figure la gestion de désinfectant, après tout puisque ça tue les microbes ça va bien tuer le virus… On peut aussi prendre un rayon lumineux et balayer le problème… nous avions déjà conscience que la santé mentale du chef de l’État américain était quelque peu discutable. Il s’avère un pantin pathétique et effarant. Je vous suggère de lire l’article de Marina Hyde dont je donne un extrait ci-dessous. Non contente d’avoir un humour dévastateur, corrosif et noir au dernier degré, après avoir réglé son compte au pantin du bureau ovale, elle s’interroge sur la question du pouvoir actuel en Angleterre avec un premier ministre aux fraises et un gouvernement qui d’ailleurs est loin d’être le seul à se référer à la science comme à la sainte bible et à se camoufler derrière elle pour prendre décision sur contre décision.
Donald Trump’s prescription for coronavirus: quite literally toxic
Thursday’s White House press conference, which saw Donald Trump offer his latest symposium on how to kill a country. “I see the disinfectant where it knocks [the virus] out in a minute,” he gibbered, live on national television. “One minute! And is there a way we can do something like that, by injection inside, or almost a cleaning? … So it’d be interesting to check that.” Wouldn’t it? Let’s pop it on the to-do list, right below “staple our eyelids to the floor”. (…)
In any case, Trump’s handling of the Covid-19 crisis was always predictable pathologically. You’re asking a man who got to the Oval Office by going viral to disavow a virus. It’s not very surprising that Trump can’t bring himself to.
(Meanwhile in Britain)As you may recall, Britain has not had a working prime minister for some weeks now, in a moment of maximum crisis. (…) The one entity everyone wants you to think is in charge, though, is The Science. Of all the seven phrases of magnetic fridge poetry that are rearranged each day to fashion a 5pm briefing, the most ominous is surely “We have, at all times, been led by the science.” This is untrue, no matter how many times they say it. We have, at all times, been led by the government, whose job it is to take the scientific advice and make political decisions based on it.
Marina Hyde’s Opinion in The Guardian Fri 24 Apr 2020
However horrifying reading this might sound, it is not half as horrifying as what’s going on in Brazil at the moment. Led by an extreme right lunatic, the country is bordering barbaric methods and Mayors are at their wits’ ends trying to figure a way to cure or limit what their president calls “a simple flu.” As usual I am remembering Benjamin barbers last combat which was to give more power to mayors.
This probably explains why though Vote him away song is getting so popular…!
Au Brésil, partout ou presque, on creuse. Des trous, des fosses, par milliers. A la pelle et à la pioche quand on dispose d’un peu de temps. Au tractopelle et à l’engin de chantier, quand on en manque. Pas pour planter du café ou trouver du pétrole, comme avant. Au Brésil, aujourd’hui, on creuse des trous pour enterrer des corps.
(…)Au 23 avril, l’épidémie a fait 3 313 victimes au Brésil (un bond record de 407 décès par rapport à la veille) pour 49 492 cas confirmés. Mais qui croit encore aux chiffres officiels ? Débordées, les autorités ne parviennent à tester ni les vivants ni les morts, et certains décès dus au Covid-19 sont enregistrés avec vingt jours de retard.(…)
Nous sommes à la limite de la barbarie », s’est effondré en larmes cette semaine le maire de Manaus, Arthur Virgílio Neto, désespéré, lors d’une interview. Dans la plus grande cité d’Amazonie, le nombre d’enterrements a triplé, on creuse des fosses communes à l’engin de chantier. Dans les hôpitaux surchargés, les cadavres sont alignés dans les couloirs, des patients trop âgés ont déjà été renvoyés pour mourir chez eux.(…)
Un virus ? Quel virus ? Malgré le drame en cours, le président d’extrême droite Jair Bolsonaro, pour qui le Covid-19 n’est qu’une « petite grippe », défend toujours le « retour à la normale ». Chaque fin de semaine, il s’adonne à des bains de foule, au mépris des règles sanitaires élémentaires. (…)
Faut-il s’attendre à une tragédie ? Selon les prédictions de l’Imperial College de Londres, en cas d’inaction, l’épidémie pourrait faire au total plus de 1 million de victimes au Brésil.
(…)Prévoyant le pire, la ville de Sao Paulo a ordonné en urgence le creusement de 13 000 nouvelles tombes, l’achat de 38 000 urnes funéraires supplémentaires et la construction d’un nouveau cimetière. Pour éviter les embouteillages, la mise en terre se fera désormais sans public et de nuit, si besoin.
Au Brésil, « nous sommes à la limite de la barbarie », par Bruno Meyerfeld, Le Monde, 25 avril 2020

The world is starting to realise that countries led by women have adopted a more pragmatic and reasonable approach. In New Zealand, Denmark and above all Germany, women who are in charge actually have the best results! Read The Secret to Germany’s COVID-19 Success: Angela Merkel Is a Scientist by Saskia Muller in The Atlantic
BERLIN—Today, we face the global outbreak of a disease that has the potential to catalyze what the historian Eva Schlotheuber terms a “pandemic of the mind.” As misinformation proliferates and lines between fact and fiction are routinely and nonchalantly crossed, world leaders must, now more than ever, illuminate a thoughtful path forward, one reliant on science and evidence-based reasoning. Indeed, many have. One leader goes further still. Trusted by her people to navigate this outbreak’s murky waters, without inciting or succumbing to a pandemic of the mind, one politician is less a commander in chief and more a scientist in chief: Angela Merkel.
20 April 2020
Let me finish as I started with a link to festive recipes useful for the Ramadan and for gourmets around the world. Since we’re on the topic of food, I should mention that I was given a full bag of rice by my friend Michel today. I went walking with Anita and we had a lovely time walking around the countryside(this the choice of photos…). I had cooked earlier on today a stew that I don’t eat that often with okra. It is called the Ghenaouia ! We ate it with couscous tonight !

Portrait Galery: It is time now to conclude but not before the portrait of my oldest friends Anne. We met when we were about eight years old and she was as close to me or even closer at that time as my dear and much regretted Vincent, her brother. I am exactly between Vincent Vincent and I am in terms of age. One was eight months older than me and she is six months younger than me. We were both and still are extremely shortsighted, loved reading and despite the fact we had not been in close contact for 30 years, we followed very similar parts. She is a school director in Paris where I am a teacher in Geneva. The first time we met separately from our families after 30 years was two years ago when we had lunch in Paris and, while shopping, had an irrepressible fit of laughter. And is the most reasonable of us all, and that included Vincent, yet we have so much in common but it is strange to think that despite the years we’ve followed pretty much the same tracks. We now correspond on an almost daily basis but, like Rela, I don’t need to talk to her every day to know that she is there for me as I am full. We just have a long history together and a recent drama to cement this friendship…

And finally the goodies of the day
One thought on “Chroniques Covid Chronicles Day 43”