Cette étape a été un peu improvisée car j’ai mal lu un billet d’avion, celui que je m’apprête à prendre pour Tahiti et au moment de réserver une chambre, sous la douce chaleur de Tonga, j’ai un peu vite conclu que contrairement à mon idée de départ, je ne passerai que quelques heures dans la ville Australienne que je connais le mieux!
Pour ceux qui n’ont pas suivi les épisodes précédents, je rappelle que je fais partie, par la pure loi des hasards, de cette minorité de gens qui visitent l’Australie comme on grignote un biscuit… ou une pomme, après tout c’est un continent par sa taille…!
Mon premier voyage, dans les années 80, fut donc pour Fremantle et Perth alors que je me trouvais à Hong Kong ma bien-aimée… et j’ai eu une journée pour tomber amoureuse de Sydney qui m’apparut il y a près de 30 ans comme une belle endormie (le moins qu’on puisse dire est qu’elle s’est réveillée!).
Vinrent ensuite mes années dans l’événementiel et les Congrès d’AIME qui me conduisit régulièrement à Melbourne dans les années 90!
Et au cours d’un de ces ces congres, je découvris Adélaïde récemment revisitée après ma découverte éblouie de la Tasmanie… et Bordertown !
Lisant donc mon itinéraire de plus près en route dans l’Overland, j’ai donc découvert que je passais en fait un peu plus de 24 heures dans la Barcelone de l’hémisphère sud!
Pourquoi Barcelone? La chaleur, le climat méditerranéen, le port, la culture, les petits bars et l’économie… que vous faut-il de plus?!
Le tout petit problème est que je séjournais donc dans une ville accueillant à la fois l’Open d’Australie (Rogeeeer…..!), la Triennale d’Art Contemporain
et le Melbourne Summer Festival. Autrement dit, mes chances de trouver une chambre auraient dû s’en trouver largement diminuées!
Cependant j’avais fait connaissance à Tonga d’une dame, Sharon, qui s’est révélée Sheryn, possédant un appartement qu’elle loue lors des Grands Prix automobiles puisque son appartement donne dessus! Terrorisée à l’idée qu’on cause le moindre dommage à son splendide penthouse,
elle ne le propose qu’à un cercle restreint de connaissance et à des prix qui défient mon budget…sauf circonstance exceptionnelle!
Cependant, quand, en toute naïveté, j’ai fait appel à elle, je n’étais nullement inquiète! Elle, par contre, travaillant à plein temps à ce moment là, a accepté la somme que je pouvais payer avec grâce et gentillesse, consciente que jamais je n’aurais trouvé le moindre trou de souris pendant le week-end de l’Australia Day!
J’ai donc dormi devant les lumières de la Ville
Bref, la chance souriant aux imbéciles, je me suis trouvée dans probablement l’un des plus beaux immeubles de St.Kilda, avec une vue imprenable sur les charmes de cette ville merveilleuse!
Elle a avait même prévu un dîner typique de l’Australia Day, agneau et pommes de terre écrasées!!!
Et le lendemain, alors qu’elle travaillait, j’ai pu profiter des richesses culturelles à quelques arrêts de tram de là! Tout n’est pas clair d’ailleurs dans l’usage un peu particulier de cette carte Myki dont tous ignorent s’il faut ou non la faire fonctionner à l’entrée et à la sortie!et au passage je vous invite à admirer le choix des langues…
d’ailleurs en franchissant le passage automatique de la frontière australienne un peu plus tard, je me suis émue du fait que la machine accueille en Chinois les ressortissants de ce pays et s’adresse à moi en anglais. En riant, j’ai protesté auprès des agents en service qui m’ont gentiment répondu que c’était en proportion de la masse touristique et qu’il ne tenait qu’à moi d’inciter mes compatriotes à venir en plus grande nombre!
Quant au programme de cette journée, j’avais les meilleures intentions du monde… connaissant déjà quelques musées dont celui de l’immigration qui est le modèle qu’ont copié tous les autres pays qui s’y sont mis, j’avais l’ambition de faire un tour au Musée Juif (vite oubliée… Shabbat oblige ), à la NGV (National Gallery of Victoria), puis me rendre au Musée de Melbourne qui a une très belle section sur les peuples autochtones…. seulement voilà, pour ma plus grande joie, à la NGV, la toute première triennale d’art contemporain battait son plein et il m’a bien fallu toute la journée pour en venir à bout! Pas trop de Koorie à part cet ascenseur tout à fait évocateur
La réflexion portait sur les regards croisés des cultures, le déracinement,
les barrières,
le goût comme à ce restaurant ‘supernormal’ !
La globalisation et les oubliés,
l’art intemporel face à l’homme et sa finitude,
son corps,
son environnement,
sa culture plus volontiers tournée vers l’Asie des mangas avec les chaises de Nando entre autres
la mixité avec Pae White, un œil arabe décalé avec Adel Abidin, Richard Moss posant le regard glaçant de la caméra thermique sur un camp de réfugiés
… j’ai retrouvé la ludique Yayoi Kusama découverte à Auckland,
découvert (shame on me) l’Arachnée du XXIe siècle, Guo Pei,
retrouvé David Altmejd
que j’adore définitivement, ai été amusée par Ron Mueck et ses foules de crânes (Mass), eu envie de danser des heures avec les Vortices de Teamlab, ri jaune devant l’installation d’Einat Amir Coming Soon Near You (une famille s’installe dans un salon désuet en prétendant être chez elle au milieu de l’expo, mais aussi ai été séduite par le regard décalé de Marten Baas sur une horloge effaçant le temps
ou par le Balzac de Rodin
veillant sur les festivaliers en pleine sieste… un comble pour ce roi de la caféine!
Bref…je vous laisse avec ce florilège… qui sera enrichi dès que je récupérerai de la wifi car mon voyage se poursuit dans la douce Polynésie que je retrouve (après Hawaï) avec délice anticipé!
Références: