Cette étape au cœur de l’Australie profonde, entre l’Australie du Sud et l’Etat de Victoria fut un enchantement d’amitié et de découvertes en tout genre.
J’ai beau venir d’une famille dont une partie est d’origine rurale et avoir passé une bonne partie de mon enfance dans différentes “campagnes” , je suis avant tout une indécrottable citadine. Il y a 10 ans et même un peu plus, j’ai fait la connaissance par Scrabble et FB interposés d’une charmante dame qui me décrivait sa ferme, ses vaches, ses chevaux et surtout ses moutons au fin fond de l’Australie.
Dix ans et beaucoup d’échanges plus tard nous nous sommes enfin rencontrées à Bilbao et j’ai évoqué cette rencontre qui nous a toutes les deux ravies car malgré notre vie aux antipodes, nous partageons énormément d’affinités communes tels que l’époque médiévale, la peinture, la gastronomie, l’histoire, les voyages et les peuples autochtones… et nous avons enfin pu jouer au Scrabble sur un plateau moins virtuel!!!
Lorsque j’ai commencé à esquisser l’itinéraire de mon voyage des mers du sud dont cette étape constitue le 19e chapitre, je me suis dit que faire un crochet par la ferme de Robyn après la Tasmanie n’était pas du tout une mauvaise idée d’autant plus que mon amie m’avait décrit avec tant d’éloquence sa « petite » ferme et les villes environnantes que ma curiosité avait été piquée.
C’est ainsi que je me suis retrouvé une nouvelle fois dans le train, l’Overland cette fois, pour me rendre sur son territoire. J’avais pour voisine Pat, une charmante dame habitant à Bordertown qui m’a demandé, lorsque je passerai dans le coin, d’aller fleurir la tombe de son papa mort en France à 18’000 km de son pays en 1917 et enterré à
Villers-Bretonneux: Herbert Edward Roberts March-April 17
Si vous passez par là avant moi, faites-le moi savoir car la dame n’est plus toute jeune!
On peut parler de territoire, je crois, pour une ferme
de plus de 12 km² comprenant un peu plus de 1000 têtes entre les moutons
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les chevaux, qui semblent, en bons australiens, apprécier la bière
vaches, alpacas,
chiens,
chats,
oiseaux
et couvées
en tous genres!
Ce qui est extraordinaire, en plus de ces animaux au contact desquels j’ai tant appris, c’est la chaleur de cette famille absolument exceptionnelle est bourré de tous les talents. L’idée de fermier obtus et refermés sur eux-même est à des miles de la famille Miles !
Comment ils parviennent à gérer tranquillement une telle ménagerie à trois reste un mystère pour moi. Il faut dire qu’ils étaient quatre jusqu’à ce que une tragédie s’abatte sur eux récemment et j’ai pu admirer leur incroyable résilience qui m’a profondément marquée.
À leur contact j’ai aussi appris ce qu’étaient les yabbies, le Cab Sav et le Sav Blanc,
le Chicken Parma (à Victoria) ou Parmi (en South Australia… à moins que ce ne soit l’inverse!), les gums trees magnifiques au parfum extraordinaire lorsqu’il fait chaud ou qu’il a plu,
j’ai même appris à conduire un tracteur aux côtés de la délicieuse Holly
qui savait conduire une voiture à 5 ans!
J’ai un peu côtoyé les joies et difficultés de la vie à la ferme et surtout j’ai été enchantée par l’immense générosité, l’humanisme et le sens du partage de cette petite famille dont le cœur, un magnifique garçon de 18 ans, Harry, a bien trop tôt cessé de battre…
Avec une pensée pour l’absent et pour les présents, je vous laisse avec quelques images du lac rose, des vignobles de Coonawara et de la vie sur une ferme ou dans des petites communautés désormais décimées par l’avancée de l’urbanisation qui vide les campagnes et oublie ceux qui restent à l’image de l’opulente gare de Bordertown qui n’est plus que l’ombre d’elle même, mais conserve son sens de l’humour à l’image de ce salon de thé dans un ancien poste de police ou encore cette célébration de l’Australia Day sur un air incertain de Waltzing Mathilda!
4 thoughts on “À la Recherche des Aborigènes(19): A border farm (Adélaïde-Bordertown )”