Obviously, the Balkans fascinate and puzzle me…
they sound to me like this Mezze plate, everything is tasty and savory, yet it’s recommended to keep them separately!
Par un étrange concours de circonstances, je me suis retrouvée, un an après une première incursion dans les Balkans, à nouveau dans cette région, immédiatement après mon séjour en Ukraine.
De nouveaux Etats, tous nés de l’implosion d’immenses empires disloqués, issus -et encore convulsés- de conflit ethniques séculaires et, dans le cas du Kosovo où je suis arrivée sous la neige…et de la Macédoine où je suis arrivée par une belle journée ensoleillée,
tout comme dans le cas de l’Ukraine, berceaux réels ou proclamés de pays desquels ils ont fait sécession.
En à peine une centaine de kilomètres et souvent beaucoup moins, vous vous rendez de Pristina à Belgrade, Skopje, Podgorica ou Tirana!
Si l’Ukraine fut pour partie austro-hongrois, polonais et russe, le Kosovo albanais fut selon les Serbes et, comme en attestent les extraordinaires monastère que j’ai eu le bonheur de visiter, le berceau de la Serbie orthodoxe avant d’être Ottoman puis rattaché à l’Albanie avant d’être Yougoslave… Quant a la Macédoine, nul besoin de la présenter! Il est évident que cette présentation succincte omet bien des étapes et que je compte sur la bienveillance de mes lecteurs pour me signaler celles qui doivent être plus documentées sources à l’appui car ici chacun détient sa vérité et moi moins que quiconque!
Toujours est-il que j’avais gardé de Manasija et Ravanica, les monastères médiévaux de Serbie un tel émerveillement, qu’ayant appris que les plus beaux monastères serbes orthodoxe se trouvaient au Kosovo, j’ai saisi l’occasion du vernissage de l’exposition de Romy
Dès l’avion, la chaleur balkanique était palpable malgré le froid polaire… Je m’y rendais en compagnie de ma fille, de ma meilleure amie et de sa filleet partout nous fûmes accueillies comme des invitées de marque…avec cette touche de machisme supportable et même bienvenue…à petite dose, et un sens de l’hospitalité inouï!
Le choc fut donc rude après l’accueil Ukrainien décrit dans mon précédent papier! Ici, je me retrouve dans l’humour et la poésie exubérante d’un Emir Kusturiča, avec un chauffeur auprès de qui il faut que j’insiste pour lui payer sa course et qui s’est mis en quatre pour nous expliquer son pays en broken English alors qu’il parle turc, albanais, serbe, macédonien et russe!
Le plus grand choc fut donc d’ordre esthétique à Gracaniča où je séjournais dans un hôtel éponyme à la suite d’un article super élogieux du NY Times.
Je n’ai jamais eu à regretter ce choix tant le lieu, un peu à l’écart de la bouillonnante Pristina est dans un cadre très zen, à quelques pas à peine de l’exquis monastère de Gracaniča!
Cependant ce choix a également été perçu, bien à mon insu, comme un choix politique puisque Gracanica est une municipalité entièrement serbe comme en attestent ces drapeaux où même la monnaie locale est le dinar serbe…
Cependant aucun reproche ne m’a été formulé, tout au plus quelques interrogations vite dissipées et le fait de me trouver dans cet hotel multiethnique m’a permis de mieux percevoir certaines réalités tout en en savourant la diversité!
Les monastères de Peč/Pejëet Decany ont été également l’occasion de côtoyer la diversité linguistique et la réalité conflictuelle toujours latente sur un territoire où s’interpénètrent les ethnies comme se côtoient les pays!
Ainsi, si l’albanais et le Serbe sont bien les deux langues officielles du Kosovo, la constitution de 2008 accorde aux langues turque, bosniaque et Rom un statut officiel selon les municipalités concernées. La question est loin de s’arrêter là, mais il me semble intéressant de signaler que selon votre ethnie, le fait de vous exprimer dans une langue plutôt qu’une autre pourrait causer votre perte! La visite notamment du monastère de Decany
s’est ainsi déroulée sous la protection des forces internationales… et le plus incroyable est que ce jour là les soldats de la KFOR venaient … d’Ukraine ! Il a d’ailleurs fallu la faire au pas de charge car la route devait être bouclée une demi-heure plus tard en raison de menaces des forces “albanaises”…
Il m’a ainsi été signalé que Mitrovitsa est encore secouée par une véritable guerre intérieure de part et d’autre de la rivière qui coupe la ville, bien que ma rencontre avec un jeune collègue universitaire m’ait quelque peu rassurée:
En fait, tout est calme mais la région sert d’outil de pression dans les négociations entre chefs de guerre serbes et albanais qui peuvent sur un claquement de doigt faire descendre, armes au poing, leur factions dans la rue!
et le fait de raturer la signalétique en langue adverse est partout la preuve que rien est apaisé:
Ajoutons à l’instabilité linguistique et politique le fait que dans le Kosovo que la Macédoine ne sont reconnus que par une partie de la communauté internationale. La référence omniprésente à Alexandre et Philippe et la statuaire de Skopje sont ainsi très révélatrices.
L’histoire récente et le poids des États-Unis se mesure à la place réservée au Président “Klinton” sur l’artère principale de Pristina.
Il y aurait tant à dire et à écrire sur le Kosovo, un pays, une région, donc je n’ai fait qu’effleurer la complexité lors d’un séjour plus ou moins improvisé dont le but était autre qu’il recherche sociolinguistique. Cependant j’ai trouvé des êtres extrêmement attachants, de très vif sentiments nationaux envers l’Albanie, une mère patrie peut être supplantée par un vif désir d’entrer dans l’Europe.
L’Euro est déjà sa monnaie locale, c’est un pays laïque et peut-être très démocratique même si mon sentiment est que sa population n’a pas atteint partout le même niveau d’égalité, pas même entre hommes et femmes d’ailleurs…
Il y a certainement également un énorme travail à faire envers les populations Roms . Une employée de l’hôtel Gracanica me décrivait la façon dont ses enfants sont relégués au fond de leur classe notamment pour me décrire la discrimination donc ils font l’objet. Une école par et pour cette population me semblerait une idée à creuser. En effet, le terme même d’éducation comme nous l’entendons est absolument à revoir et à revisiter à l’aune de leur propre culture. Malgré cela, je dois reconnaître qu’ayant eu l’occasion de voyager avec un jeune Rom dans ma voiture, j’ai pu constater son manque évident tant d’éducation que d’hygiène. Je ne crois pas que ce soit de la discrimination que de reconnaître qu’il y a un réel effort à faire envers une population tout à fait unique et dont il faut absolument protéger le patrimoine et le mode de vie… ceci n’excluant pas certains accommodements sanitaires!
J’ai appris qu’à Skopje il existe des municipalités Roms avec toute une infrastructure spécifique. Est-ce la solution? Peut-être pas si j’en crois cette même employée interviewée qui reconnaissait qu’elle devait son éducation supérieure au fait que ses parents habiter dans une zone mixte et non uniquement “Gypsy”… j’ai hélas pu constater que cette population comprend un nombre inquiétant de mendiants tant à Pristina qu’à Skopje notamment.
Bref, je reviendrai me plonger dans les fresques orthodoxes et les merveilleux vestiges ottomans, parcourir la vieille ville de Pristina, m’enchanter de Prizren, la petite Istanbul Kosovar, m’enfoncer dans les gorges de la Rugova ou me balader sur ses hauteurs enneigées…
Qui sait si je ne pousserai pas vers les sublimes plages albanaises encore vierges de tourisme de masse…?
Les Balkans sont un puzzle extrêmement attachant qui mérite plus que cet aperçu et je me suis déjà engagée à répondre positivement à une invitation à donner une conférence auprès d’étudiants de Pristina ou Mitrovitča!
Merci à Romy pour m’avoir citée dans ses interviews et discours, merci à Halil Asllani, membre de Sociolinguists on Facebook pour s’être déplacé pour me rencontrer dès qu’il a réalisé que je me trouvais au Kosovo, merci à mes compagnes de voyage et à mes nouveaux amis des Balkans… et merci au Roi Milutin et à son fils Stefan pour les merveilles de piété orthodoxes qui sont le patrimoine de notre humanité !
Références:
- Please refer to my Medieval Page for more pictures of the Monasteries
- More about Romy’s exhibition on my Contemporary Arts Page and gazetablic or kultplus
- On Kosovo Monasteries
- On King Milutin
- On Decany Monastery
- On Peč Monastery
- On Gracanica Monastery
- On Macedonian linguistic situation
PS. I thought you would love this sequel: when I was in Kosovo, I realized the blog statistics didn’t provide a country breakdown for this country…everything falls under Albania:
I thus contacted WordPress and let you read the details of our discussion:
3 thoughts on “Balkanic puzzle: au balcon des Balkans ”