« Leurs ancêtres proviennent d’une évolution autochtone pyrénéenne de Cro-Magnon, de culture pré-indoeuropéenne et pré-patriarcale (néolithiques, matriarcale), puis pastorale durant la Protohistoire. Après les invasions des peuples indo-européens, non isolément et tout en constituant un organe central articulé avec les vicissitudes d’autres peuples, les Basques vont former un peuple intrinsèquement distinct. Dès lors, leur enracinement dans cette partie de l’Europe depuis la préhistoire tend à les classifier au rang d’ancêtre. »

(Site Muturzikin)

Alors on résume:

Ce qui m’attirait au Pays Basque était ma découverte cet été de la présence basque à Terre-Neuve et au Labrador. Poursuivant mon fil d’Ariane Atlantique, j’ai cherché (et trouvé) les Vikings et leurs sagas mais en prime j’ai découvert une présence basque antérieure de deux siècles témoignant d’une témérité et d’un esprit d’entreprise encore trop méconnu!

Ce que je n’avais plus pas prévu était que le vote catalan en faveur de l’indépendance s’y produirait deux jours avant mon arrivée…

En tant que juive et attachée à l’existence d’Israël patrie des juifs;

En tant que linguiste sensible à l’attachement des minorités culturelles;

En tant qu’ardente opposante au terrorisme qui constate qu’à part l’événement très épisodique de Terra Lliure fin des années 70 et qui a fait un mort et un blessé, nous parlons d’un mouvement totalement pacifique…

Tout ou presque dans mon identité devrait me pousser à accorder toute ma sympathie à ce mouvement comme à celui des écossais ou des kurdes.

Pourtant, tout en comprenant parfaitement le bien fondé d’un combat de plus de 8 siècles, je suis perplexe car … nous sommes en 2017, que les Catalans jouissent d’une autonomie très large et que nous vivons dans un monde interdépendant.

Je connais la Catalogne depuis les années 80 et l’autonomie linguistique et culturelle y est devenue au fil des ans une réalité tangible. Là où l’Irlande échoue lamentablement à imposer le gaélique la Catalogne a parfaitement réussi à imposer sa langue à une population multiculturelle.

L’éducation se fait en catalan, l’autonomie politique est avérée par le fait même que le Président de la Generalitat de Catalogne puisse avoir le pouvoir de conduire un référendum illégal, reste la solidarité économique qui fait que la Catalogne un des deux piliers économiques de l’Espagne dont le retrait affaiblirait considérablement l’un des pays moteurs de l’Europe qui traverse déjà une crise très difficile à juguler.

Je ne suis qu’observatrice extérieure mais depuis des années j’entends mes amis catalans me dire soit qu’ils étouffent sous le joug central espagnol soit qu’ils ont opté pour l’indépendantisme en raison d’un Rajoy (et avant lui Aznar) obtus et maladroit. Le Guardian

dresse un assez bon panorama de la situation alors que Puigdemont semble se battre contre des moulins à vent et vient par son discours d’admettre qu’il n’y avait pas une stratégie derrière son geste.

Alors je vais continuer d’observer en pensant que comme entre Tchéquie et Slovaquie, un divorce consommé permettra sans doute à ces 2 populations de repartir sur des bases plus saines … mais à quel prix?

Lorsque se déroulait l’attente du discours très normand (comme l’a dit ma copine Martine) du président de la Generalitat, je me trouvais donc au Pays Basque, de Bilbao à Biarritz en passant par San Sebastián, Guernica, Guéthary St Jean de Luz et Handaye.

Arrivée au lendemain de vote et de la réponse disproportionnée de la Guardia Civil, j’ai d’abord été surprise par l’apparente absence de réaction des Basques dans l’ancien fief de l’ETA et à un jet de pierre de Guernica.

Certes, les drapeaux sont apparus ici et la deux jours plus tard, mais la plupart des personnes interrogées se sont contentées de hausser les épaules et personne ne m’a soutenu le bien fondé de la démarche catalane… ce qui signifie qu’un vote de toute l’Espagne n’a aucune chance de donner satisfaction aux indépendantistes et que même les Basques pourtant bien plus pugnaces et dangereux dans leurs franges extrémistes, semblent satisfaits de leur statut d’autonomie actuel.

Quant à inclure le Pays basque français dans cette conversation, il me semble que cela relève de l’utopie la plus totale. À aucun moment dans mon périple au Pays basque français n’ai-je eu le sentiment de me trouver dans la même région qu’au Pays basque espagnol. Saint-Jean de Luz, Hendaye et Biarritz sont des villes éminemment françaises, donc cosmopolites!

J’ai tout de même pu me repaitre du charme de Bilbao, cité médiévale ville d’art,

d’histoire et de fête

Admirer l’angoissant chef d’œuvre de Richard Serra, Matter of time, la Maman de Louise Bourgeois et les facéties de Kapoor, Koons et Buren sans oublier les extraordinaires chefs d’œuvres de Chillida à Tapies et de Warhol à Yves Klein, Basquiat, Baselitz et Bill Viola…

Et adhérer à la phrase si connue de Rauschenberg (dont je n’ai pas trouvé la source exacte…)

There’s no reason not to consider the world as one gigantic painting

J’ai pu me rendre à Guernica, ville de paix et de souvenir, et admirer son chêne comme Rousseau:

« Guernica et le plus heureux village au monde. Ses affaires sont gouvernées par une assemblée de paysans qui se réunit sous un chêne et prends toujours les plus justes décisions »

même si depuis 1937 le regard de ses habitants porte les traces d’un deuil impossible.

Je me suis laissée charmer par la délicieuse St Jean de Luz, bourgade de pêche qui est restée à l’âge de Louis le Grand.

Les paysages magnifiques de la côte basque m’ont laissée sans voix.

La gastronomie basque des deux côtés des Pyrénées, si on ferme les yeux sur les pintxos insupportables à la longue, est magnifique.

Il me reste à y retourner pour approfondir les racines culturelles de la pêchela tradition médiévale des chemins de Saint Jacques

Et surtout l’attachement et la réalité de la présence linguistique de la langue basque qui m’a semblé moins vivace tout de même qu’en Catalogne….

Références :

Irunia cafétéria http://www.cafeirunabilbao.net/

Azpeitia Basque whalers

http://basquewhalers.info/

http://www.historymuseum.ca/virtual-museum-of-new-france/economic-activities/basque-whalers/

Musée Albaola albaola.com à Pasaia San Pedro, Gipuzcoa

https://trib.al/USJoyyq

• had.

▪ “A language is a dialect with a navy.”

• Original (in Yiddish): ”אַ שפּראַך איז אַ דיאַלעקט מיט אַן אַרמיי און פֿלאָט„ (A shprakh iz a dialekt mit an armey un flot) – “A language is a dialect with an army and navy“.

• This was not said by Otto von Bismarckbut rather by the linguist Max Weinreich.

https://en.m.wikiquote.org/wiki/List_of_misquotations
https://paysbasqueavant.blogspot.ch/2017/03/peche-la-baleine-au-pays-basque.html?m=
https://www.theguardian.com/world/live/2017/oct/10/catalan-parliament-discusses-independence-referendum-live?CMP=Share_iOSApp_Other
http://www.sitesetmuseesenpaysbasque.com/blog/biarritz-ville-dou-meme-la-baleine-ne-se-resout-pas-a-mettre-les-voiles/
Prése
s.lib.unb.ca/index.php/MCR/article/view/17829/22140″>https://journals.lib.unb.ca/index.php/MCR/article/view

3 thoughts on “L’Espagne à la fête: cataxit depuis le Pays Basque

Leave a Reply

Fill in your details below or click an icon to log in:

WordPress.com Logo

You are commenting using your WordPress.com account. Log Out /  Change )

Twitter picture

You are commenting using your Twitter account. Log Out /  Change )

Facebook photo

You are commenting using your Facebook account. Log Out /  Change )

Connecting to %s