Terre-Neuve et Labrador ….les premières côtes habitées par les autochtones depuis abordées il y a dix mille ans par les premiers ancêtres des autochtones, mille ans par les Normands (Vikings pour les dépliants touristiques) pour une décennie qui fait encore parler d’elle et par les marins basques
un siècle plus tard avant Jacques Cartier au XVIe siècle puis la Tune cosmopolite que je me fais un plaisir d’incarner faute de pouvoir faire autrement!
Ce voyage a été planifié de longue date autour de la conférence de la WIPCE à Toronto, toujours au départ de Montréal, mon habituel port d’attache où je ne ferai guère mieux que passer cette année…
Cela fait très longtemps que je tourne autour de l’idée de Terre-Neuve mais c’est un voyage en lui-même, pour lequel il est bon d’être préparée…
C’est en voyant ce poster chez mon amie Catherine Ejollfsson (reproduit sur ma page dédiée à Will Kymlicka…et que je viens de m’offrir!)que j’ai décidé de ne plus attendre si je voulais avoir l’image complète des sagas icelandaises
qui m’ont tant fascinée et enthousiasmée, ce voyage me serait indispensable.
Moralité, j’y retrouve des histoires de pêcheurs basques

, des 1eres Nations,des icebergs
en provenance du Groenland, comme autant de perspectives Atlantiques…
Au fond, c’est cet océan qui est au cœur de ma recherche cosmopolitique car plus j’y travaille, plus dense m’apparaissent les ramifications entre les différentes civilisations qui se sont interfécondées.
Le fait de me diriger ensuite vers la WIPCE et de voyager dans l’excellente compagnie de l’ouvrage de Thomas King, The Inconvenient Indian donc je publie des extraits à l’une des pages que je consacre à la WIPCE ainsi que dans ma bibliographie * donne également une coloration particulière à cette “Journée” pour employer un anglicisme qui a gardé la saveur particulière d’un français qui lui préfère un terme plus terne.
Sans oublier La Saga des Béothuks …Un roman une fois de plus recommandé par mon ami François Crépeau (qui vient d’achever un mandat de Rapporteur Spécial sur les Droits de l’Homme des migrants auprès de l’ONU) à qui il suffit que j’évoque une destination pour qu’il me sorte deux trois titres de son chapeau! L’an dernier j’ai ainsi visité le Cap Breton en compagnie de MacLeod, Alistair (1999), No Great Mischief (Toronto: McClelland & Stewart) 283.
Bernard Assiniwi, la Saga des Béothuks, Leméac/Actes Sud, 1996
Ce fut catastrophique. De 2000 que nous étions, n’étions plus que 500 à peine et surtout des femmes.
L’aïeul disait qu’il était très difficile de reprocher aux nouveaux habitants de Terre-Neuve leur attitude. Les mémoires vivantes de la nation des Béothuks rappelaient sans cesse les acte de traîtrise auquel s’était livrés les étrangers venus sur l’île. De leur côté, les colons et les pêcheurs, dans leur ignorance des coutumes et des aspirations des autochtones, croyait avoir affaire à de véritables sauvages.
La présence Basque au Labrador et à Port au Choix m’a également surprise, surtout si l’on tient compte du fait que la présence de ces pêcheurs remonterait à plus de mille ans! Je vous livre un petit descriptif d’une des villes les plus significatives de ce carrefour des civilisations:
The Town of Port au Choix, incorporated in 1966, is well known for its rich history and thriving fishery.(…)The town’s 900 residents take great pride in knowing that Port au Choix has a long and rich cultural heritage dating back more than 5,000 years. This unique heritage is presented at Port au Choix National Historic site and the French Rooms Cultural Centre.
The first people ever to inhabit the island of Newfoundland, the Maritime Archaic Indian Culture choise Port au Choix as their home and special burial place. Their 4500 year old cemetery located in the centre of town, is regarded as one of North Americas richest archaeological sites. Three other precontact aboriginal cultures also made Port au Choix their home. They are known as the Groswater and Dorest Paleoeskimos who occupied the Phillip’s garden area between 2800-1300 years ago and the Recent Indians, ancestors of the Beothuk. Like our most recent European ancestors, these aboriginal people came to the Port au Choix area to take advantage of the rich marine resources available here. The earliest European presentes date sthe 1700s when Port au Choix received its name Portuchoam meaning “the little port” from Basque fishermen who operated in the area (cf. The Bask Coast by Selma Barkham).
The town’s original European residents were mainly descendants of French and English fishermen who settled in the area after 1904 when France relinquished its right to fish and for the first time permanent settlement was allowed.
Under the treaty of Utrecht of 1913, the French were given exclusive right to fish in the area known as The French Shore, which this area is part of.
At Point Riche, the French Shore Treaty monument is erected to commemorate this historic event in Newfoundland history. In the late 1960s, Port au Choix was chosen as a “Growth Centre” under Premier Smallwood’s Resettlement Program. During this period, people from a number of smaller outlying communities were encouraged to move to Port aux Choix. (Port-au-Choix, City (2017), ‘Visitor’s guide’, in tourism (ed.).
Ce voyage a signifié prendre le temps. Car la première chose qu’on remarque est la grande distance entre Terre-Neuve et le continent, lorsqu’il faut avancer sa montre d’une heure…et demie à l’arrivée (sauf si vous allez à Blanc-Sablon)! Cela me rapproche considérablement de l’Europe et cela m’amuse de voir des Canadiens de Colombie Britannique s’extasier de me voir ici alors qu’ils viennent littéralement du double de ma distance!
En raison d’une couverture extrêmement partielle de la 4G, le temps prend ici une autre valeur et je dois apprendre à lire une carte plutôt que mon GPS … cela donne un sentiment de liberté retrouvée… ainsi qu’un zeste d’angoisse vite dissipé car je n’ai pas un choix immense d’autoroutes et me contente de suivre la 430,
la Viking Trail, avec la mer à gauche vers le Nord et à droite vers le Sud… ce qui ne m’empêche nullement de “m’encoubler” dans les “Anses”, parfois innommables…
criques et rivages tantôt atlantiques, tantôt déjà St Laurent…!
C’est aussi un bonheur de rencontrer…les gens…et des “communautés” au lieu de villes et villages.
J’aurais dû commencer et finir par cela tant c’est frappant…on n’est jamais seule lorsqu’on voyage en solitaire, surtout parmi les chaleureux Newfies! Mais je commencerai par la fin et ma rencontre avec Nita Hughes le 19 juillet 2017.
J’arrive de l’Anse aux Meadows et essaie d’attraper le bateau qui parcourt le fjord du Western Brook Pond.
Pressée après un dernier tour sur le site du Parc National, je pars avec mon réservoir seulement à moitié plein, pensant trouver une de ces nombreuses stations qui jalonnent la route. Qui me connaît sait que sitôt passé la moitié du réservoir, je commence à m’inquiéter…mais je sais que j’ai une marge confortable…n’empêche que dès que j’ai vu cette petite station
(après 100 km!), j’ai couru faire le plein en pleine bourrasque glaciale en demandant quelques explications sur le fonctionnement de cette pompe archaïque et en m’accusant de mon ignorance de “total foreigner”. À quoi la dame à la caisse a bravé la bourrasque et est venue m’aider. Avant de payer, et toujours dans le but de ne pas perdre de temps en route, j’ai cherché en vain quelque chose à manger, puis ai un peu bavardé avec la dame en question, fière de ses six enfants et désireuse d’en savoir plus sur moi (et moi sur elle!!!). Après une dizaine de minutes, nous nous sommes séparées et alors que je prenais quelques photos de cette petite station salvatrice, la dame est ressortie en courant vers moi pour me proposer de partager sa pause de midi, chez elle!!! Elle s’appelle Nita Hughes. Elle est l’image même de Newfies, le peuple le plus hospitalier du monde!
Il y a aussi Selma qui gère le Hillsview B&B et est accourue en pyjama me dépanner puis m’a invitée à un Jiggs Dinner en septembre car il faut les légumes de la saison…
et Philomena rencontrée au Théâtre de Cow Head qui va m’aider dans ma recherche linguistique…sans oublier les innombrables profs ontariens (et d’ailleurs) rencontrés sur ma route et que je retrouvais de site en site, à l’image de Barb ou encore d’Earle et Marcia que j’ai ainsi retrouvés quatre fois! Cela surprend un peu tout de même lorsqu’au beau milieu d’un Musée à St Anthony quelqu’un vous appelle par votre prénom!!! Jusqu’à cette charmante Saskatchewanaise aujourd’hui dans ma fameuse balade du Western Brook Pond
Et il y a tous ces peuples venus un jour sur ces terres, ayant laissé leurs traces dans la toponymie, la langue, la musique ou les us et coutumes
Les paysages de Terre-Neuve et du Labrador constituent l’une des raisons principales de se rendre dans ce véritable tableau vivant et changeant que constituent les baies infinies qui dentellent cette côte qui un jour fut une partie d’un même territoire que le puzzle techtonique arracha à nos rivages..
À ces paysages spectaculaires répondent une faune et flore qui laissent sans voix
Mais surtout l’histoire poignante de ces Béothuks qui me poursuivra longtemps…un Cree décrivant la fin d’une ethnie proie d’un véritable génocide, véritable gâchis de valeur, savoir-faire, langues et cultures premières mais loin d’être primitives! Des extraits suivront sous peu mais en attendant j’ai été surprise de constater que ceci ne mangeaient pas de porc… préférant crever de faim au besoin !
Il reste encore beaucoup à dire dans cette saga Tune …mais cela fera partie d’un prochain article car les photos d’iris sauvages et d’icebergs valent mieux que de longs discours sur la destinée humaine faite de curiosité pour les autres!
Références :
Maxxim vacations: organized my car rental with a lovely package including hotels, B&B, Ferry crossings and orientation guide (who kindly lent me his Nordic walking poles as I forgot mine!
Sugar hill inn (Norris Point) where I enjoyed a lovely cabin
And wonderful dinners with fresh vegetables and fruit (hard to find on the big Rock!)
Other good food at Rocky Harbor: Java Jacks, Earle’s and the old store café (serves espresso, so does Java Jacks and Robbins at Deer Lake airport)
Hillsview B&B, Gunners Cove. Delightful hospitality and comfort 4 mn from l’Anse aux Meadows
Excellent restaurant: The Norseman at l’Anse aux Meadows
Nice view at St Anthony’s Lighthouse Inn and great boat tour with Northland Discovery
Other references:
http://www.pc.gc.ca/en/lhn-nhs/nl/meadows
Parc national du Gros-Morne (UNESCO):
Situé sur la côte ouest de l’île de Terre-Neuve, le parc offre un exemple rare de l’évolution de la dérive des continents où la croûte océanique profonde et les rochers du manteau terrestre sont exposés. L’action glaciaire plus récente a sculpté un paysage spectaculaire composé de basses terres côtières, de plateaux alpins, de fjords, de vallées glaciaires, de falaises abruptes, de chutes et de plusieurs lacs inviolés.()
See also on UNESCO site
The Independent: l’Anse aux Meadows
Places to go in Newfoundland and Labrador
National Parc l’Anse aux Meadows
Trails tales and tunes walking festival
Les pêcheurs basques du Labrador (Québec TV TB BASQUE)
Pesajes Bay (Renteria/Errentería)
References:
- Maurizio Gatti
Chercheur associé, CIÉRA – Centre interuniversitaire d’études et derecherches autochtones, Université Laval, Québec, Québec, G1V 0A6,Canada
Ma chère Daphné, que dire d autre que que ” wonderfull”.
Ton voyage reflète tout ce qu il y a de merveilleux sur cette terre à qui sait regarder, observer, écouter. Rencontres adorables, généreuses, intenses, paysages époustouflants. Profite et continue ainsi. Je me délecte de te lire et me remémore mes voyages tout aussi riches.
Enjoy. Bises Hélène
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